Plus de 300 personnes, dont environ 200 policiers, ont été blessées lors de violences ayant émaillé des matchs de football durant la phase aller du championnat d’Algérie entre août et novembre 2018, a annoncé dimanche 13 janvier la police algérienne. Environ 700 personnes ont été arrêtées sur la même période en raison de ces violences, a ajouté la police.
Depuis plusieurs années, les stades de football d’Algérie sont le théâtre de violences quasi hebdomadaires entre supporteurs, mais aussi parfois contre les joueurs et les policiers. Ces statistiques portent sur environ 900 matchs des championnats professionnels de Ligue 1 et 2, de Division nationale amateur (3e division), des divisions régionales et départementales, mais aussi de Coupe d’Algérie et de compétitions internationales.
« Nous avons enregistré 80 cas de violences seulement durant la phase aller, engendrant 316 blessés dont 215 dans les rangs de la police », a déclaré Aïssa Naïli, directeur de la sûreté publique de la police algérienne, selon l’agence de presse d’Etat APS. Selon ces statistiques, près de 9 % des matchs, toutes divisions et compétitions confondues, ont été marqués par des violences, le plus grand nombre de cas – 28 – ayant été enregistrés lors de matchs de Ligue 1, dont la phase aller compte 240 rencontres.
Près de 200 personnes déférées
La phase aller des championnats professionnels de Ligue 1 et 2 (16 équipes chacun) a commencé en août et s’est achevée fin novembre 2018. Sur les 726 personnes, dont 82 mineurs, arrêtées durant ces violences, 198 ont été déférées devant la justice, a précisé Aïssa Naïli durant cette conférence de presse, à laquelle l’AFP n’avait pas été invitée.
Il a également indiqué que le cas de trois policiers, filmés le 13 novembre 2018 en train de matraquer violemment un supporteur à terre durant des violences lors d’un match de Ligue 1 à Alger, avait été transmis au parquet après enquête. « Nous attendons la décision de ce dernier », a-t-il précisé.
Lors de ce match, 22 supporteurs et 18 policiers avaient été blessés. Des supporteurs, furieux de la défaite à domicile du Mouloudia Club d’Alger (MCA) face à l’USM Bel Abbès (USMBA), avaient arraché les sièges du stade pour les jeter sur le terrain ou sur la police.
En 2014, l’attaquant camerounais du club algérien de la JS Kabylie, Albert Ebossé, avait été tué sur le terrain par un projectile lancé des tribunes. Le choc passé, sanctions et campagnes de fair-play n’ont pas empêché le retour de la violence dans et autour des stades.
Lemonde