Une consommation d’alcool en grande quantité et en peu de temps pourrait avoir des conséquences néfastes sur la pression artérielle et augmenter les risques d’hypertension, selon des chercheurs canadiens et américains.
Il était déjà pointé du doigt pour ses effets néfastes sur le système immunitaire , le foie ou encore le cerveau . Le binge drinking a une nouvelle fois retenu l’attention de chercheurs en médecine préventive des universités du Massachusetts et de Duke (Etats-Unis) et de Montréal (Canada).
Leur étude, publiée dans la revue Journal of Adolescent Health , montre qu’il existe une association entre binge drinking et pression artérielle . Ces “beuveries”, qui consistent à boire d’importantes quantités d’alcool en un temps très court, sont très répandues chez les adolescents et les jeunes adultes.
C’est pourquoi les scientifiques se sont ici intéressés à 756 jeunes de 24 ans. Ils ont cherché à décrire le lien entre fréquence du binge drinking aujourd’hui, à l’âge de 24 ans, et lorsque les participants avaient 20 ans, et leur pression artérielle actuelle.
Des effets sur la pression, même quatre ans après
Ils ont alors pu mettre en évidence que, comparés aux jeunes qui ne pratiquaient pas le binge drinking, les adeptes des “beuveries” souffraient d’une pression artérielle plus élevée.
Celle-ci était en effet plus forte de 2,61 millimètres de mercure (mm Hg) pour les gros buveurs mensuels à 24 ans et de 4,03 mm Hg pour ceux qui le sont de façon hebdomadaire. Et les beuveries passées laissent également des traces : les adeptes du binge drinking mensuel à 20 ans ont, quatre ans plus tard, une pression artérielle plus élevée de 2,90 mm Hg que les non buveurs.
Et ceux qui le pratiquaient une fois par semaine à 20 ans ont aujourd’hui un excès de pression artérielle de 3,64 mm Hg.
“Le binge drinking fréquent à 20 et 24 ans est associé à des pressions artérielles plus élevées à 24 ans, et pourrait être impliqué dans le développement de l’hypertension”, concluent les auteurs de l’étude.
L’ hypertension artérielle est caractérisée par des chiffres tensionnels égaux ou supérieurs à 140 mm Hg pour la pression systolique (PAS) ou 90 mm Hg pour la pression diastolique (PAD).
Si elle n’est pas traitée, l’hypertension artérielle peut être à l’origine de nombreuses complications comme des accidents vasculaires cérébraux ( AVC ), des infarctus , des insuffisances cardiaques ou rénales, ou encore des artérioscléroses (durcissement et épaississement de la paroi des artères).