Le système d’enseignement de la faculté de médecine du Burundi subit des réformes, passant du système d’apprentissage classique, à la prise en compte des besoins de la population en santé communautaire. Un professeur d’université fait savoir que les étudiants sont au centre de ce nouveau système alors que les enseignants seront comme des encadreurs. Des organisations de la société civile plaident pour un appui aux étudiants et aux enseignants.
Dans le cadre du nouveau programme d’enseignement BMD (baccalauréat, master, doctorat), les systèmes d’enseignement ont été réformé. Auparavant, les cours étaient plus théoriques que pratiques. Actuellement, c’est la pratique qui est mise en avant. La nouvelle approche pédagogique permet à l’étudiant d’être au centre de sa formation. « L’étudiant devient enseignant et l’enseignant devient le coach », indique le professeur Joseph Nyandwi. Il ajoute que l’élaboration de l’offre de formation a été refaite sans changer l’essence de la matière. Les cours ont été intégrés en des axes de formation. « Avec cette nouvelle approche, les étudiants apprennent par des problèmes réels d’ordre médical rencontrés dans les communautés où ils vivent afin de comprendre ces problèmes, essayer de se fixer des objectifs et ainsi développer des solutions durables », selon le recteur de l’Université du Burundi, Sanctus Niragira. Il ajoute que ce système de formation apportera une plus-value au traitement des pathologies de la population car les lauréats disposeront d’une plus grande capacité d’innovations et d’initiatives.
La connaissance pratique au centre de la réforme
« Les étudiants apprennent à travailler en équipe, à faire des recherches donc à s’autoformer et cela développe le leadership de ces étudiants », explique Joseph Nyandwi. Même si les étudiants se réjouissent de l’amélioration du système de formation, ils craignent que l’adaptation à cette nouvelle approche ne prenne beaucoup de temps. « Le nouveau système contient des techniques peu connues des encadreurs locaux, ce qui rend la formation plus ardue » regrette B.I, un étudiant, qui souligne aussi que certains étudiants accusent une paresse lors des recherches qui doivent être menées lors de travaux en groupe. Il existe aussi des limites techniques, financières et matérielles (ordinateurs), l’accès à internet (le prix élevé des bouquets) ou encore la maîtrise des langues étrangères (anglais, français, etc.) lors de recherches.
D’autres défis doivent être relevés
Toutefois, ce système a révélé que les enseignants nécessitent des mises à jour d’adaptation. D’autres défis se présentent notamment une exigence de ce nouveau système que les étudiants doivent séjourner au sein des formations sanitaires dans différentes provinces du pays : « des autorisations du ministère ayant la santé publique dans ses attributions sont alors requises pour que ces étudiants puissent être envoyés dans des formations sanitaires ». Le recteur de l’Université du Burundi, Sanctus Niragira ajoute que les préparatifs d’un mémorandum d’entente entre les ministères de l’éducation et de la santé sont en cours.
Un appui s’avère nécessaire
Les associations militantes pour les droits des enfants dont Bafashebige reconnaissent que des difficultés matérielles et didactiques persistent avec le système BMD et plaident pour un appui aux étudiants. En 2018, des associations avaient demandé un établissement de balises lors de l’introduction de nouvelles méthodes afin que les lauréats du secondaire et de l’université ne rencontrent pas de difficultés lors de l’apprentissage mais également que les enseignants soient recyclés.
Cette nouvelle approche pédagogique dans l’enseignement des sciences médicales, a été initiée par des universités burundaises ayant en leur sein des facultés de médecine dont l’Université du Burundi, l’Université Espoir d’Afrique (Hope Africa University) ainsi que l’Université de Ngozi.