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Burundi : manifestations contre le rapport de l’ONU qui fait craindre un ’’génocide’’

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Cette foule de gens essentiellement composée partisans du Cndd-Fdd, de quelques dignitaires, de taxis vélos, de membres de l’association des transporteurs, de quelques mineurs et d’un groupe qui se dit « Tutsi », était très remonté contre ce rapport de l’enquête indépendante des Nations Unies sur le Burundi. Publié ce 20 septembre, ce document parle de «possibles crimes contre l’humanité».

Ces gens venus des différents quartiers de la capitale Bujumbura ont convergé vers la place de l’ONU, au rond-point de Ngagara avant de se diriger vers le centre-ville en empruntant la Chaussée du peuple Murundi.

Ils scandaient des slogans hostiles aux experts qui ont mené cette enquête et brandissaient des pancartes affirmant que le génocide n’est pas possible au Burundi.

Ces manifestants ont par la suite pris l’avenue de l’Université et ont viré vers le boulevard de l’Uprona pour se rassembler devant les bureaux de l’Office du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme en zone Rohero I, c’est en commune Mukaza.

Ils ont fait une sorte de sit-in pancartes à la main. Les hauts parleurs montés sur un pick-up balançaient à plein décibels des slogans que ces manifestants reprenaient à tue-tête.

«Non à ce rapport biaisé dicté par l’opposition radicale !», «Non à ces experts à la solde des ennemis du Burundi et de la démocratie!». Le chef de l’Etat rwandais Paul Kagame n’a pas été épargné de même que les leaders du Cnared, la plateforme de l’opposition radicale.

Le président Nkurunziza, notre Moïse

Le sénateur Remi Barampama élu dans la circonscription de Bujumbura était de la partie. Il s’est chargé de lire à haute voix différentes pancartes exhibées par ces manifestants. «Je m’inscris en faux contre ce rapport qui regorge de tant de mensonges et d’éléments non réalistes. Il faut que ces experts demandent pardon au peuple burundais», a-t-il appelé.

Le gouvernement du Burundi était représenté par Térence Ntahiraja, l’assistant du ministre de l’Intérieur. Selon lui, ce rapport n’est qu’un tissu de mensonges et de montage, il n’a tenu en considération le ’’rapport d’enquête du procureur général de la République, les témoignages des jeunes qui se sont désolidarisés avec les groupes rebelles’’.

«Ces enquêteurs n’ont fait que ramasser des éléments de l’opposition radicale, ceux-là qui avait préparé les insurrections. C’est ce qui est contenu dans ce rapport qui a un côté penchant, qui est contre la réalité sur terrain», a-t-il martelé. Pour cet assistant du ministre de l’Intérieur, il ne faut pas que les Nations Unies valide un tel ’’rapport biaisé’’.

Signalons que Jean-Luc Ndikumwenayo, le jeune homme se réclamant de l’ethnie Tutsi, le tout premier à décrier ce rapport de l’ONU sur le Burundi devant les bureaux des Nations Unies, était dans le peloton de tête des manifestants.

Avant d’entamer cette manifestation, il y a eu une séance de prière, l’officiant a comparé le chef de l’Etat à Moïse qui affranchi le peuple d’Israël du joug de Pharaon. «Le monde occidental ’’remonté contre le Burundi, c’est comme l’Egypte du temps de ce tyran. Les ’’frondeurs’’ et tous les partisans du Cnared sont comme Judas », a-t-il prêché.

Le président Nkurunziza manifeste sur Twitter

Des manifestants rassemblés à la Place de l’ONU

Si le président de la République, Pierre Nkurunziza ne s’est pas joint à ces manifestants pour décrier le tout dernier rapport des experts de l’ONU, il a été très actif sur son compte Twitter. Il a tweeté plus de 40 fois en l’espace de 3 heures depuis 6 heures du matin. C’était visiblement pour encourager ces manifestants.

«Dites-leur de cesser ces montages de petits calculs politiciens. Qu’ils cessent leurs rumeurs. Les Burundais sont unis, et ils veillent», a rappelé le chef de l’Etat.

«Chers compatriotes, donnez aux porteurs du message « Génocide au Burundi’’ un seul message : arrêtez, vous êtes démasqués, rentrez chez vous », a tweeté le président Nkurunziza.

Pourtant, a-t-il poursuivi sur son compte Twitter, ils reviennent avec la même pancarte, « Génocide au Burundi’’, surtout quand c’est le moment de grandes rencontres internationales.

«Nous leur avons expliqué de façon rationnelle, légalement, socialement, humainement, qu’il n’y aura jamais plus de génocide au Burundi», a-t-insisté.

Signalons que ces manifestations contre le rapport de l’enquête indépendant des Nations Unies sur le Burundi ont été organisées dans toutes les provinces du pays.

 

 

 

 

Iwacu

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