Certains habitants du « village de paix » de Rumotomoto en commune Gihanga de la province Bubanza déplorent une lourde amande qui va à plus de 50000frans burundais, imposée à toute personne ne disposant pas de cahier de ménage ou ne l’ayant pas complété régulièrement. Cela a eu lieu après une fouille-perquisition effectué dans ce village, ce samedi 7 octobre 2023. Ceux qui ne sont pas parvenus à payer cette amande étaient toujours coffrés au cachot de police de Gihanga, jusque ce lundi 9 octobre 2023. Un autre point qui fâche est que ceux qui sont appréhendés sont pas frappés par une amande égale tandis que les autres n’ont pas eu de reçus de payement. L’administration communale indique que l’amande est proportionnelle à la gravité de l’infraction.
Les personnes saisies au cours de cette fouille-perquisition affirment détenir leurs cahiers de ménage, avec une signature du chef de colline sur une seule page, alors que selon la police, la signature devrait figurer sur toutes les pages sur lesquelles sont inscrits les membres du ménage. Les autres affirment ne pas détenir du tout de cahiers de ménage ou ne comportent pas de signatures de personnes autorisées, mais déplorent que certains ont été relâchés sans passer par le cachot après avoir payé une amande variant de 10 à 30000 francs burundais seulement (ce qu’ils appellent « un fanta des policiers).
Ceux qui n’ont pas pu avoir ce « fanta » sont directement emprisonnés, et ne seront relâchés qu’après avoir payé une amande administrative de 50000 francs burundais, même s’ils doutent de l’originalité de la quittance qui devrait être, selon eux, tapée à la machine.
Sous le coup de la pauvreté, ces inculpés ont dû s’endetter pour payer cette amande, d’autres n’ont pas pu avoir de quoi payer et après deux jours d’arrestation, ils étaient toujours dans les cachots de la commune Gihanga.
Amande proportionnelle au chef d’accusation
L’administrateur communal de la commune Gihanga Léopold Ndayisaba, affirme que cette opération est de routine même dans les autres zones de la commune, dans l’objectif de sauvegarder la paix et la sécurité.
A la question de savoir pourquoi tout le monde n’est pas soumis à la même amande, l’administrateurs indique que cela dépend de ce dont une personne est accusée, donnant l’exemple de quelqu’un qui n’a pas sa carte nationale d’identité, et celle qui en a en mauvais état. De même, celui qui héberge des personnes non inscrites dans le cahier de ménage et celle qui n’a aucune personne inscrite, ne sont pas soumises au même train d’amande.
Après son entretien avec le responsable de la police en commune Gihanga, l’administrateur communal, il a été décidé de faire une liste de ceux qui n’ont pas pu avoir de quoi payer afin de les libérer pour aller mettre en ordre leurs cahiers de ménage, ou aller les récupérer sur les frais de la commune pour ceux qui n’en ont pas.
Les locataires du village de paix de Rutomotomo demandent que l’achat des cahiers se fasse une fois complètement remplis, et pas de façon annuelle comme c’est le cas aujourd’hui.