La mesure de faire payer les billets d’avion en devises a commencé à circuler sur les réseaux sociaux la semaine dernière. Lors d’une séance de questions orales à l’assemblée nationale, les parlementaires ont exprimé leurs inquiétudes sur les retombées négatives d’une telle mesure. L’invité du jour, le premier ministre Gervais Ndirakobuca a signifié que les inquiétudes des députés sont fondées, et que la mesure mérite d’être revue.
« Il y a une question qui circule dans l’opinion selon laquelle ceux qui veulent voyager à l’étranger achèteront leurs billets d’avion en devises. Ceci est une aberration de demander aux fonctionnaires qui sont payés en francs burundais d’acheter un billet d’avion en euros ou en dollars », fait remarquer l’Honorable Pascal Gikeke, et d’ajouter que l’Etat devrait se prononcer là-dessus.
Même son de cloche de Daniel Gélase Ndabirabe, président de l’assemblée Nationale. Pour lui, il est inconcevable que toutes les transactions au Burundi se font en monnaie locale, et acheter les billets d’avion en devises. « La banque centrale et le Ministère des finances précisent que toute transaction se fait en monnaie locale sur tout le territoire national. Qui d’autres se donnent le droit de prendre une mesure sans référence à la loi ? Si ce sont des saboteurs pour semer le doute dans la population, le premier ministre et ses services doivent les dénoncer », déplore énergiquement Gélase Ndabirabe.
Le premier ministre Gervais Ndirakobuca reconnaît que cette mesure a des retombées négatives. Selon lui, ce sont les compagnies aériennes qui ont donné cette information et les gens ont salué cette mesure qualifiée de meilleure alors qu’en réalité il n’en est rien. C’est donc une mesure précoce, non pensée par les techniciens et par conséquent doit être suspendue dans l’immédiat.