Craignant de mauvaises récoltes suite à des maladies qui ont attaqué les champs de riz, des producteurs de riz du quartier Buhinyuza de la zone Kinama dans la municipalité de Bujumbura doivent recourir à la rotation des cultures. C’est aussi la recommandation de la Société Rizicole de Développement de l’Imbo (SRDI), pour un meilleur rendement du riz.
Ces riziculteurs précisent qu’actuellement les champs de riz sont attaqués par des maladies, ce qui diminue de facto le rendement. « Des maladies attaquent nos champs de riz. Cela est dû à la culture de la même plante deux fois de suite au même endroit. Si nous faisions la rotation de culture, la fertilité du sol serait restaurée, et cela se répercuterait sur la production », martèle Manassé Barampama un riziculteur. Une autre agricultrice de la localité ajoute que « la saison culturale B en cours, le riz a été attaqué par la panachure jaune du riz qui sévit dans presque tous les champs. Durant la saison A nous avons récolté 28 sacs de riz et attendons autour de 20 sacs pour la saison B ».
Cependant, des producteurs de riz justifient ce bon rendement de la saison culturale A par les conditions météorologiques favorables. « Le rendement durant la saison A était meilleur suite à une forte pluviosité » note Omer Ntunzwenimana.
Des commerçants de riz indiquent que le prix du riz sera légèrement revu à la hausse durant la saison sèche mais que probablement vers la fin de l’année en cours, les prix vont retomber. « Le prix du riz, au gros, oscille entre 3000 et 3300 francs burundais le kilo. Visiblement le prix a chuté mais il sera sensiblement en hausse et oscillera entre 3500 francs et 3800 à partir du mois de juillet prochain. Actuellement, les dernières productions sont en train d’être récoltées. Les prix baisseront vers la fin de l’année en décembre et au début de l’année 2025 en janvier », souligne Goreth Nimpaye une grossiste.
La rotation des cultures, une des meilleures solutions
Pa rapport à ces préoccupations, la direction générale de la Société Rizicole de Développement de l’Imbo indique que lorsque les maladies attaquent les champs de riz, des produits phytosanitaires sont donnés aux riziculteurs. En cas de résistance de la maladie, ils les changent pour leurs donner des produits plus puissants. Félix Habonimana précise que ces riziculteurs ne doivent pas attendre l’autorisation de la SRDI pour faire une rotation des cultures. Il souligne que cela fait partie des conseils donnés lors de formations des riziculteurs pour augmenter la fertilité du sol. « C’est plutôt une obligation de la SRDI. Les riziculteurs ne doivent pas attendre d’autres autorisations. Si c’est vraiment dans notre périmètre d’action, je les interpelle à ne plus rien attendre pour faire la rotation des cultures et à s’y atteler promptement ».
Le cycle végétatif du riz, du semis à la récolte, varie ente 95 jours pour les variétés très précoces à 250 jours pour les variétés tardives. Les variétés à maturité moyenne peuvent être récoltées entre 120 jours et 150 jours après le semis, comme c’est le cas des variétés semée à Buhinyuza.
Par Clairia Kankundiye