Une montée des eaux du lac Tanganyika, causant des inondations, inquiète les riverains du lac. Cette montée des eaux, observée depuis le mois d’avril, entraîne la fermeture de certains lieux de loisir sur le littoral du lac Tanganyika, comme la plage « Nyabugete Beach ». Une bonne partie des clients ne fréquente plus ce lieu de détente, ce qui pourrait conduire à sa fermeture. Cependant, il s’agit d’un phénomène naturel qui se reproduit périodiquement, selon les experts.La mise en place doit etre une priorite.
« Le mouvement de personnes allant se détendre au lieu de loisir Nyabugete Beach a fortement diminué depuis quelques temps » affirme Elodie IRAMBONA. Cette gestionnaire du Nyabugete Beach constate que 40% de la clientèle habituelle ne se rend plus à ladite plage. Lorsqu’on se rend au Nyabugete Beach, après avoir traversé le jardin à l’entrée, on arrive à l’endroit oὺ se trouvait il y a 2 mois encore une plage avec des balançoires, des paillotes et un podium pour les concerts. Actuellement, l’eau du lac Tanganyika est montée d’environ 50 à 70m ce qui a eu pour effet que la plage entière du Nyabugete Beach soit recouverte d’eau.
Une plage en situation incertaine
L’espace de loisir offre différentes activités notamment des jeux pour enfants comme le trampoline, les balançoires et des paillotes pour adultes. Nyabugete Beach possède également un gym-tonic, une boite de nuit et un bar-restaurant. La montée des eaux a épargné le bar-restaurant, le gym-tonic et le trampoline.
La gérante du Nyabugete Beach Elodie IRAMBONA est inquiète, car la diminution des activités de cet espace de loisir engendre la diminution des recettes. Elle déplore que les travaux de construction d’une digue pour protéger ce qui restent actifs soient couteux et créent un gouffre financier. Elle demande aux personnes qui en ont les moyens de contribuer afin que cette digue soit érigée dans de brefs délais. IRAMBONA craint même que cet espace de loisir ne se voit contraint de fermer ses portes sous peu. Ce qui serait une perte non seulement pour le propriétaire et les habitués du Nyabugete Beach mais également pour le pays qui perçoit des impôts suite à l’exploitation dudit lieu.
Plusieurs constructions et plages localisées sur le littoral du lac Tanganyika ont été inondées et sont obligées de fermer car inexploitables regorgeant d’eau notamment les plages Lacosta Beach, Saga Vodo (chez Ntembagare), Zion Beach, Safari Gate, Safi Beach etc.
Des experts justifient le phénomène de force de la nature
Le phénomène de montée des eaux du Lac Tanganyika n’est pas alarmant. « Cette montée s’effectue chaque année lors de la saison pluvieuse allant d’octobre à avril voire jusqu’à mai, s’il a beaucoup plu. Lorsqu’il pleut, le lac monte d’1m et descend d’1m en saison sèche. Le niveau d’eau le plus haut est observable fin avril mi-mai tandis que le plus bas niveau est vers le mois de septembre ou début octobre ». Mentionne professeur Gaspard Ntakimazi, spécialiste en écologie aquatique.
Depuis la fin de ’année 2019, le Burundi a été caractérisée par de fortes pluies de même que l’année précédente. Cette abondance des pluies a débordé sur plusieurs mètres au niveau du littoral et ainsi causant des inondations aux constructions érigées près du lac. « Cela n’est pas une première, en 1964, un phénomène pareil a eu lieu » martèle Ntakimazi.
Les bassins versants du lac Tanganyika constituent une source d’augmentation du niveau lac. Toute l’eau qui coule depuis le lac Kivu en ajoutant celle des monts surplombant le lac autant au Burundi que dans les pays riverains, accroissent le niveau du lac. « Le Burundi apporte en eau, au lac Tanganyika, à hauteur de 5.7% » ajoute le Pr Ntakimazi.
L’année 2020 est caractérisée par de fortes de pluies, ce qui a pour ainsi dire fait qu’à Bujumbura plusieurs plages et constructions situées le long du littoral du lac, à moins de 778m d’altitude, se retrouvent envahies par un trop plein d’eau depuis mi-mars.
Pour une mise en place d’un système d’alerte précoce
Le système de réduction des risques de catastrophes au Burundi s’est amplement renforcé ces dernières années comme plus d’un le sait, le Burundi est l’un des pays les plus touchés par le changement climatique, il est régulièrement frappé par une variété d’aléas naturels liés à des événements hydrométéorologiques et climatiques à effet lent.
Ces événements hydrométéorologiques (vents orageux, pluies diluviennes, les glissements de terrain et les inondations) et climatiques à effet lent (sécheresse, dégradation du sol et érosion) sont responsables de plus de 90% de déplacement des personnes et laissent des dizaines de milliers de personnes sans domicile.
Ces catastrophes naturelles causent de graves dommages au moyen de substance, ils détruisent des maisons, des terres agricoles, des magasins, des routes, des écoles et sont par conséquent un frein à la croissance et au développement.
Selon Dr Xavier Crispin, les impacts de changements environnementaux et climatiques se font ressentir à travers tout le pays, il faut donc agir sans attendre, pour renforcer la résilience aux changements dans le pays, afin de réduire les risques liés aux catastrophes.
Dr Xavier Crispin fait savoir que le Plan National Développement (PND2018_2027) qui intègre la réduction des risques de catastrophes et l’adaptation aux changements climatiques reflète de manière éloquente les efforts et l’engagement du gouvernement pour prévenir ces risques, les Nations Unies s’engagent donc à soutenir ces efforts.