L’insuffisance d’eau d’irrigation mêlée aux maladies qui attaquent le riz mettent à mal la production agricole pour les saisons culturales A et B. Ce manque d’eau affecte même les relations sociales entre certains riziculteurs. La direction générale de la Société Rizicole de Développement l’Imbo appelle ses partenaires à l’appuyer pour la réparation des barrages détruits pour assurer une bonne distribution d’eau.
Les riziculteurs du quartier Buhinyuza zone Kinama de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura craignent que l’année culturale B de l’an 2021 n’enregistre un faible rendement. Ils déplorent que « la culture du riz soit confrontée cette année à une insuffisance d’eau d’irrigation suite à un barrage sur la rivière Gikoma, qui servait à l’irrigation des champs de riz, qui a été endommagé. » Une autre cause de la baisse de production est une maladie non encore identifiée qui a attaqué le riz dans cette localité.
Une source de tensions sociales
Cette carence en eau d’irrigation à Buhinyuza est source même de discorde au sein des communautés de la place. « Quand l’eau revient, elle arrive en petite quantité et tous les champs ne peuvent être servis. Ceux qui n’ont pas été servis vont durant la nuit dans les champs de leurs voisins pour déboucher les canaux de drainage vers leurs champs », explique cet habitant N.H. Lorsque les propriétaires des drains débouchés les trouvent sur place « de la bagarre éclate et heureusement, aucun événement sanglant ne s’est jusqu’à présent produit mais le pire pourrait arriver » ajoute toujours N.H.
Un manque à gagner pour l’économie des ménages
La destruction du barrage sur Gikoma a provoqué une baisse de la production rizicole. « Nous ne pouvons pas cultiver le riz deux fois par saison comme à l’accoutumée. Nous ne sommes plus capables d’honorer le paiement des redevances de la Société Rizicole de Développement de l’Imbo (SRDI) » martèle B.G. Ces riziculteurs regrettent qu’ils continuent à payer des redevances sur l’eau alors que celle-ci n’est pas disponible en quantité suffisante.
Le directeur général de la SRDI Félix Habonimana indique que « personne ne peut exiger le paiement des redevances sur l’eau à ces riziculteurs alors qu’ils n’ont pas pu exploiter leurs champs justement pour cause d’ insuffisance d’eau ».Toutefois, ce responsable ajoute que les techniciens de la SRDI sont à l’œuvre pour disponibiliser l’eau d’irrigation en quantité suffisante dans de brefs délais notamment avec la réparation du barrage sur la rivière Kiyange, lui aussi mis à mal durant cette saison pluvieuse.
Monsieur Habonimana appelle les partenaires de cette société et du ministère ayant l’agriculture dans ses attributions, d’aider dans la réparation des barrages endommagés.
Les champs rizicoles de Buhinyuza, Rubirizi et Mubone sont alimentés en eau grâce aux barrages sur les rivières Gikoma et Rubirizi. Lorsque les conditions climatiques s’y prêtent, il y a deux saisons culturales par an. La vente du riz permet d’encaisser un intérêt allant de six cent à sept cent mille, comme le souligne les riziculteurs qui viennent de passer dix ans dans ce métier, qui précisent que cela leur permet de subvenir aux besoins de leur ménage.