Le chef-lieu de la province Muyinga est actuellement confronté à une pénurie criante d’eau potable. Des résidents sont obligés de puiser l’eau aux bornes-fontaines ou parcourent de longues distances. La Regideso promet de trouver une solution dans un bref délai.
Il peut se passer une semaine, voire plus, sans qu’au moins une goutte d’eau ne coule des robinets publics dans différents quartiers du chef-lieu de la province Muyinga. Les résidents signalent que les robinets sont parfois alimentés plus tard dans la soirée, mais que cette ressource ne dure qu’un temps de la rosée, profitant à seulement quelques-uns.
De plus, les robinets privés sont alimentés et c’est là que les ménages les moins nantis s’approvisionnent, moyennant une somme variante entre deux cents et cinq cents francs par bidon de 20 litres. N.M se lamente : “Nous devons nous rendre dans des marais comme Kanwanka et Gakundambazo, qui sont éloignés d’ici. C’est un véritable problème pour nous de nous y rendre et d’en revenir après avoir puisé un seul bidon ; c’est éreintant.”
Bon nombre de ménages parcourent de longues distances à la recherche d’eau potable en dehors de la ville ; ils escaladent des montagnes et certains risquent leur vie. K.D souligne : “Nous, les moins nantis, sommes confrontés à cette situation. Si vous n’êtes pas fort, vous ne pouvez pas puiser d’eau dans le marais ; seuls les hommes peuvent le faire. Nous marchons 15 minutes pour aller et 15 minutes pour revenir. Un enfant ne pourrait pas le faire, seulement un adulte.”
La population demande aux services publics compétents de résoudre cette situation ou de mettre en place les installations nécessaires pour les forages afin de pallier à cette rareté de l’eau. L.N précise : “C’est très éloigné, il faut marcher environ 15 minutes. Il y a une forte pente et parfois le bidon tombe. Quand nous arrivons au marais, il arrive que nous y soyons battus car beaucoup de gens viennent y puiser, étant donné qu’il n’y a pas d’eau au centre-ville de Muyinga.”
Certains résidents du chef-lieu de la province Muyinga déplorent également que certaines personnes commencent à spéculer sur cette ressource vitale. T.R explique : “Celui qui puise vend le bidon d’eau à 500 ou 1000 francs. J’ai demandé à quelqu’un de puiser de l’eau et il a exigé 2000 francs. C’est un problème ; plutôt que de passer la journée sans pouvoir boire, je préfère puiser moi-même.”
L’antenne provinciale de la Regideso à Muyinga assure cependant que la pénurie d’eau pourra être résolue dans un avenir proche. Une équipe technique envoyée du siège à Bujumbura a déjà constaté les pannes survenues et s’apprête à procéder aux réparations nécessaires.
Par Nolis Nduwimana