Les habitants des cellules Gikoto craignent pour leur santé avec des cas de choléra confirmés. Ils demandent l’alimentation en eau potable en permanence et l’administration se dit être à pied d’œuvre pour pallier la propagation de la maladie, mais réclame de l’eau potable comme la population.
Le quartier Gikoto a été le premier foyer des cas de choléra apparus au cours de la deuxième semaine du mois de janvier dernier avant que la maladie ne se propage. La population vit toujours la peur au ventre car, disent nos sources :“Aucune mesure préventive n’a jusqu’ici été prise depuis l’apparition de la maladie.” se lamentent les habitants.
Avec la persistance de la carence en eau potable dans cette partie sud de la capitale économique Bujumbura, les résidents plaident pour l’alimentation en cette denrée vitale afin de couper cours à la propagation.
Déboussolée, Chantal Ndayiragije rencontrée dans les rues de Gikoto à la recherche de l’eau potable, un bidon dans la main et un bébé au dos, nous a signalé un problème de longue date.Elle a parlé d’un combat au quotidien.
“Nous effectuons un long trajet à la recherche de l’eau vers Gatoke ou Kiriri, imaginez alors si nous amenons un petit bidon, est-il possible de l’utiliser pour la lessive et la cuisine ?” Regrette -t-elle.
Des actions de prévention en cours
Gikoto, une localité parmi les moins avancées en matière de l’application des règles d’hygiène à Bujumbura selon l’administration locale, la cheffe du quartier Gasekebuye Viviane Kigeme parle d’une série d’actions en cours pour réduire les cas, mais demande un coup de main pour soutenir ces efforts.
“Nous pulvérisons les lieux sales et les lieux d’aisance en mauvais état et interdisons des contrats de bail aux propriétaires des parcelles sans latrines et avec celles en mauvais état. De même, nous instruisons les responsables de buvettes non propres et nous demandons de l’eau potable en faveur des endroits où il n’y a pas de robinets publics. La Croix-Rouge du Burundi a mis en place des tanks pour sauver la situation, “a indiqué cette autorité administrative.
Le manque de l’eau potable à Bujumbura, une raison fondée
Interrogé sur les raisons de la carence en eau potable que dénoncent chaque fois les citadins, Jean Albert Manigomba, directeur général de la Régie de production et de distribution de l’eau et de l’électricité, a déclaré à la presse le mois écoulé qu’il est à pied d’œuvre, expliquant ce manque d’eau par une forte densité dans la capitale économique par rapport à la capacité d’alimentation.
Le directeur général de cette institution publique a tenu à signifier que le circuit d’alimentation hydraulique dans la municipalité de Bujumbura date des années 1980 alors que la densité n’a cessé d’augmenter avec l’extension des quartiers qui demandent une consommation d’eau accrue.
Déjà huit cas de choléra ont été signalés en moins d’un mois selon l’administration locale à Gikoto mais renseigne que tous les cas ont traités.
C’est une localité qui connaissait déjà un manque criant d’eau potable mais qui n’avait pas été citée parmi celles attaquées par le choléra en début 2023, quand le choléra était déclaré comme épidémie par le ministère en charge de la santé publique à Bujumbura.
Par Nolis Nduwimana