Sur la colline Rukoyoyo de la commune Cendajuru de la province Cankuzo, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) vient de rendre le sourire aux parents et leurs enfants, après plusieurs années de séparation. L’administration reconnaît qu’il n’est pas aussi facile de diriger des populations coupées de leurs terres et qu’en conséquence cela freine le développement. Selon le CICR, le rétablissement des liens entre enfants et parents n’est pas une chose facile.
Ces enfants burundais sont rapatriés par le comité International de la Croix Rouge Tanzanien, avant d’être pris en relais par le CICR côté Burundais. Mardi le 14 novembre 2023, ils sont à 6 à leur arrivée à Mugina en commune Mabanda sur la frontière burondo-tanzanienne, dont trois originaires de la commune Mabanda de la Province Makamba, trois autres de la commune Cendajuru, en province Cankuzo. Munis de lourds colis, bien vêtus grâce à l’aide du CICR, ils sont tous heureux de mettre les pieds dans leur pays natal.
Comme les heures sont avancées et surtout la longueur du trajet de la Tanzanie jusqu’à Makamba, les 3 enfants originaires de Cendajuru toutes des filles, doivent se reposer pour reprendre le chemin le lendemain.
Mercredi matin, nous embarquons à bord des véhicules pick-up du CICR vers Cendajuru. Après ce long trajet sur des routes délabrées, nous, et les enfants, arrivons en fin sur la colline Rukoyoyo.
Des enfants retrouvés, des moments d’émotion
N’étant pas habitués à voir des véhicules, tous les habitants du village surgissent des différents coins, mais les plus curieux et les plus émus sont les proches des trois filles A.N., G.H.et T.O.
Nkundwanabake Onesphore, l’oncle de ces enfants confie : “Parties trop jeunes avec leurs parents, nous avons entendu après plusieurs jours que la vie ne leur a pas été facile : elles ont perdu leur père et leurs biens en Tanzanie. Nous sommes vraiment heureux de revoir les enfants de mon frère.”
Cassilde Minani, grand-mère des enfants rapatriées, ne cache pas sa satisfaction : « Quand je les ai vues j’ai été prise par le chagrin, parce que je voyais en elles ma famille, surtout que lorsqu’elles sont parties, elles étaient encore trop jeunes. Je suis prête à faire tout ce qui est possible pour qu’elles oublient les dures conditions vécues en Tanzanie. »
Une séparation qui entrave le développement
Un des élus collinaires à Rukoyoyo Emmanuel Butituti, reconnaît que lorsque les familles vivent éparpillées, cela pose un problème surtout que cela affecte aussi le mental. « Ils ne peuvent pas vaquer librement à leurs activités afin de pouvoir subvenir à leurs besoins et ainsi participer au le développement du pays. »
Cet administratif signifie aussi que lorsque les parents et les enfants sont séparés, c’est aussi l’avenir de ces derniers qui est en danger. Monsieur Emmanuel Butituti salue lui aussi le travail abattu par le CICR dans le rétablissement des liens familiaux entre les parents et leurs familles d’origine.
Cassilde Minani, grand-mère des enfants rapatriées salue elle aussi le travail abattu par le CICR, elle l’exhorte à rester au côté de ces enfants en situation encore fragile.
Un travail exigeant
Selon le responsable du département de protection des liens familiaux au CICR Burundi Livingstone Ndorukwigira, ce n’est pas aussi facile de trouver l’adresse de l’enfants. « Vous savez bien que souvent les enfants ne maitrisent pas les noms et les adresses de leurs origines, d’où souvent il est difficile de trouver leurs adresses car les fiches d’identification nous envoyées ne sont pas bien complètes. » Précise Livingstone Ndorukwigira.
Il ajoute qu’en collaboration avec le réseau des volontaires se trouvant à travers tout le pays, le CICR finit coûte que coûte par retrouver l’origine de l’enfant. Aussi, ajoute-il, « après avoir ramené l’enfant dans la famille, l’on s’assure que rien ne va le perturber que ce soit au niveau de sa scolarisation, les soins de santé etc. Le CICR collabore avec l’administration ainsi que la croix rouge Burundi ».
Au cours de l’année 2022, plus de 4290 messages ont été distribués par le CICR en collaboration avec la croix rouge Burundi, plus 190 personnes ont sollicité une aide pour garder le contact avec leurs proches, et 46 enfants ont intégré leurs familles.