Dimanche, le TP Mazembe a remporté pour la première fois de son histoire la Coupe de la Confédération face aux Algériens du MO Bejaïa (4-1, 1-1 à l’aller). Hubert Velud, l’entraîneur français des Corbeaux, revient sur ce succès.
Jeune Afrique : Cette large victoire face à un adversaire réputé pour sa solidité défensive a-t-elle été plus facile à obtenir que prévu ?
Hubert Velud : On a su se rendre cette finale retour plus facile, en marquant au bout de six minutes. Cela a obligé les Algériens à prendre plus de risques. Mais nous n’avons pas concédé beaucoup d’occasions, car mes joueurs ont fait preuve d’une très grande rigueur. Ils ont respecté les consignes, et fait en sort que Bejaïa ne s’approche pas trop de notre but. Le second but que nous avons inscrit juste avant la mi-temps nous a offert une plus grande marge de manœuvre. Et même quand les Algériens sont revenus à 3-1, nous n’avons pas tremblé.
Vous êtes arrivé sur le banc du TP Mazembe en janvier dernier. S’agit-il de la performance la plus aboutie de votre équipe ?
Sans doute. L’équipe voulait absolument gagner cette Coupe de la Confédération, qui manquait au palmarès du club. Il ne faut pas oublier que nous avons été éliminés de la Ligue des Champions, dont nous étions les tenants du titre, par le WAC Casablanca (0-2, 1-1). Nous avons été reversés en Coupe de la CAF. Il fallait surmonter cette énorme déception de ne pas pouvoir défendre notre trophée, et même si je n’étais pas inquiet, je voulais voir comment l’équipe allait gérer cette situation.
Il y a du talent, c’est indéniable. Mais plus que cela, c’est au mental que nous y sommes parvenus
Y a-t-il eu un tournant lors de ce parcours en Coupe de la CAF ?
Oui. Lors de notre déplacement à Gabes, en Tunisie, lors des play-offs. On gagne 1-0 à l’aller, et on passe par un trou de souris (1-2) au retour. Mais au-delà du résultat, ce sont les conditions de notre voyage et de notre séjour en Tunisie qui m’ont apporté la preuve que le groupe était très fort mentalement. On a eu un vol très difficile, et à Gabes, pendant trois nuits, nous avons eu du mal à dormir.
Votre équipe a-t-elle remporté cette Coupe de la CAF grâce à son talent ?
Il y a du talent, c’est indéniable. Mais plus que cela, c’est au mental que nous y sommes parvenus. L’équipe a changé depuis la Ligue des Champions 2015. Il y a pas mal de jeunes, comme Bolingi, Elia, etc, qui ont beaucoup apporté. Et les cadres de l’équipe ont répondu à mes attentes. J’ai un effectif de qualité, qui est demandeur. Les joueurs ont su accepter ma façon de manager, qui n’est pas toujours simple à vivre. Je suis très exigeant, je demande beaucoup de discipline. J’ai pu façonner mon groupe, mettre mes idées en place.
Vous avez fêté la victoire sans Moïse Katumbi, votre président, qui est contraint à l’exil…
Oui, c’est vraiment dommage qu’il n’ait pas pu être là. Mais il a suivi le match, bien sûr. Je l’ai eu au téléphone, et il était vraiment très heureux.
Vous serez en fin de contrat à la fin décembre. Qu’allez-vous faire la saison prochaine, sachant que vous suscitez un certain intérêt en Afrique ?
Je ne sais pas. Je vais rentrer quelques jours en France. Il faudra que j’en discute avec Moïse Katumbi, le moment venu. Je suis bien au TM Mazembe, où j’ai d’excellentes conditions de travail, un effectif de qualité qu’il faudra renforcer en vue de la Ligue des Champions 2017. Mais il est encore un petit peu trop tôt pour parler de mon avenir…
Jeune Afrique