EXPLORATION – Actuellement fixée à 260 jours, la durée optimale du voyage entre la Terre et Mars est remise en question par la communauté scientifique.
A l’aube de nouvelles technologies de pointe. Et si nous pouvions envoyer des engins spatiaux sur Mars en trois jours ? C’est l’objet de l’étude de l’astrophysicien de la Nasa, Philip Lubin
Si nous ne sommes actuellement pas capables de nous rendre où et quand nous le souhaitons dans l’infini de l’espace, ce sont une série de contraintes techniques davantage que les lois de la physique qui nous retiennent au sol. Des besoins matériels trop coûteux ou l’absence de technologies assez puissantes et trop énergivores pour faire le voyage… En matière d’exploration, on ne sait pas encore faire simple.
Le scientifique Philip Lubin a publié en avril 2015 une étude intitulée “Feuille de route du voyage interstellaire”, qui présente une série de techniques pour se rendre plus vite dans l’Espace. Parmi ces techniques, le système de propulsion par rayon laser à photon (ou rayon à énergie solaire) permettrait de transférer un engin spatial vers une destination cible en un rien de temps.
Le scientifique décrit l’efficacité phénoménale du procédé dans son étude : “Avec un laser d’un mètre, un engin spatial pourrait être propulsé a environ 26% de la vitesse de la lumière, en dix minutes pour un poids de 20 kilos”. On pourrait envoyer sur Mars un vaisseau de 100 kilos en trois jours seulement, avec ce système, le tout étant assuré directement depuis la surface terrestre, sans avoir à décoller du sol. En revanche, seuls des robots à conduite automatisée et dotés d’intelligence artificielle seraient envoyés, pour sonder les confins de l’espace.
Le scientifique pense que cela peut déjà être envisageable : “Des avancées récentes font passer cela de la science-fiction à la réalité. Il n’y a aucune raison que nous ne puissions pas le faire.” précise t-il. L’équipe de chercheurs a reçu à cet effet une subvention de la Nasa pour expérimenter cette technologie. Les résultats des expériences traduiront quel avenir la science pourrait offrir à la conquête spatiale dans un futur proche.