Face à l’afflux massif de réfugiés congolais fuyant les violences à l’est de la RDC, la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) tire la sonnette d’alarme. Près de 65 000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, vivent dans des conditions précaires sur les sites de Gatumba et de Buganda, en province de Bujumbura, poussant l’organisation régionale à appeler à une mobilisation humanitaire urgente.
La Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) a alerté, dans une déclaration publiée ce mardi, sur la situation préoccupante des réfugiés congolais accueillis au Burundi. Selon cette organisation régionale, les sites de Gatumba et de Buganda, en province de Bujumbura, abritent actuellement environ 65 000 réfugiés en provenance de l’est de la République démocratique du Congo, principalement du territoire d’Uvira, fuyant les affrontements entre les Forces armées et les rebelles de l’AFC/M23.
En visite sur ces sites le lundi 15 décembre 2025, le président de la CEEAC a constaté que la majorité des réfugiés sont des femmes et des enfants vivant dans des conditions extrêmement précaires. La situation est marquée par une pénurie de nourriture, un manque d’abris adéquats, d’installations sanitaires insuffisantes, un accès limité à l’eau potable et aux services de santé, ainsi qu’un déficit logistique pour le transfert des réfugiés des sites d’accueil vers les camps.
Selon Ézéchiel Nibigira, président de la CEEAC, ces conditions sont aggravées par le surpeuplement et l’insuffisance des infrastructures, exposant les réfugiés à de graves risques sanitaires. Il a notamment mis en garde contre l’apparition et la propagation de maladies contagieuses, susceptibles d’avoir des conséquences lourdes et durables, non seulement pour les populations réfugiées, mais aussi pour la stabilité sociale et sécuritaire des communautés environnantes.
Tout en dressant ce constat alarmant, Ézéchiel Nibigira a salué la générosité du gouvernement burundais dans l’accueil des réfugiés et les efforts consentis pour leur prise en charge. Il a également reconnu l’engagement du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et des autres acteurs humanitaires présents sur le terrain.
Cependant, face à l’ampleur de la crise et à la détérioration rapide des conditions de vie des réfugiés, le président de la CEEAC a lancé un appel solennel et urgent à l’ensemble des États membres de la CEEAC, à l’Union africaine et à la communauté internationale.
« J’appelle à une mobilisation immédiate, coordonnée et renforcée des ressources financières, matérielles et logistiques afin de garantir une assistance humanitaire d’urgence adéquate », a-t-il déclaré.
La Commission de la CEEAC a conclu en soulignant la nécessité d’une réponse collective et solidaire pour assurer la dignité, la protection et la sécurité des populations réfugiées.
