Les marchés de Kinama, Kamenge et Cotebu, situés dans la commune de Ntahangwa en mairie de Bujumbura, s’efforcent de maintenir un environnement propre pour leurs commerçants et clients, mais la gestion des déchets reste un défi. Si certains marchés bénéficient d’une gestion régulière de l’hygiène, d’autres font face à des problèmes persistants, notamment des retards dans la collecte des immondices, créant ainsi des nuisances. Focus sur la réalité de la propreté au cœur de ces lieux de grands rassemblements.
Le dépotoir du marché de Kinama était fermé lors de notre passage, dans l’avant-midi du lundi 3 février 2025. Les différentes allées du marché étaient propres, comme l’a précisé l’une des commerçantes : « La propreté est assurée quotidiennement. Le matin, nous trouvons toutes les allées propres et nettoyées », souligne Aline Njejimana, une vendeuse de chaussures.
Au marché de Kamenge, les commerçants affirment qu’une société chargée de l’hygiène effectue sa tâche quotidiennement : « Chaque jour, la société enlève les immondices et les entrepose dans un local destiné à cet effet », précise Eric Ndasumukiza.
Cependant, certains commerçants, dont les stands se trouvent près du dépotoir, bien qu’ils n’aient pas souhaité s’exprimer devant nos micros, déplorent que, parfois, la société tarde à vider le dépotoir lorsqu’il est plein. Cela entraîne des conséquences telles que des eaux sales, de couleur noirâtre, qui ruissellent dans les caniveaux du marché, dégageant une odeur nauséabonde. Bien qu’ils affirment qu’au moins une fois par semaine le dépotoir est vidé, ce lundi, celui-ci était presque plein.
Au marché communément appelé Cotebu, en zone Ngagara, les commerçants précisent que la société chargée de la collecte des immondices tente de les enlever quotidiennement, bien que, vu le nombre de personnes fréquentant ce marché, les saletés soient nombreuses. Ils demandent : « Qu’il y ait au moins deux sociétés chargées de la collecte des immondices », demande Sada Irishura, une commerçante.
Ce lundi 3 février 2025, le dépotoir de ce marché était plein et des immondices débordaient carrément sur la voie publique. Un camion de type benne destiné aux ordures ménagères avait commencé à vider ledit dépotoir. Le commissaire adjoint du marché, Nestor Ndikumana, a souligné que l’hygiène est assurée régulièrement. Toutefois, lorsqu’il a été interrogé sur la présence de plusieurs sociétés œuvrant dans ce marché, il a indiqué que cela relevait de compétences au-delà de ses fonctions et qu’il fallait s’adresser au département hygiène et assainissement de la mairie de Bujumbura.
Les commerçants de ces marchés assurent qu’ils paient des frais destinés à l’hygiène. Au marché de Kinama, les commerçants certifient qu’ils paient 2 500 francs burundais par mois, tandis qu’au marché dit Cotebu, les commerçants déclarent payer 500 francs quotidiennement.
En mars 2024, le chef de l’État a donné 45 jours pour que la ville de Bujumbura soit propre. Il a également prévenu que des sanctions sévères seraient infligées aux récalcitrants. Après différents espaces publics, dont les marchés de Cotebu et Ruvumera, ont fait l’objet d’une visite du Président de la République pour constater leur situation en matière de salubrité. Au marché de Ruvumera, le chef de l’État a été profondément déçu par l’insalubrité qui y régnait. Sans tarder, il a limogé le commissaire de ce marché ainsi que son adjoint. De plus, il a annoncé que la société chargée de la collecte des déchets dans ce marché serait traduite en justice pour justifier les fonds déjà perçus. Profitant de ces visites, il a lancé une campagne de 100 jours pour une ville propre.