Exposés quotidiennement à des fumées toxiques, à des brûlures et à un bruit assourdissant, les soudeurs de Bujumbura tirent la sonnette d’alarme. Sans équipements de protection adéquats, leur santé est mise en péril. Malgré les risques, ces ouvriers continuent leur métier, faute d’alternative.
Dans les quartiers populaires de Bujumbura, là où les soudeurs exercent leur métier au bord des routes ou dans de petits ateliers, le vacarme des machines et les étincelles métalliques sont omniprésents. Mais derrière cette activité intense, se cache une réalité plus préoccupante : les dangers sanitaires auxquels ces professionnels sont exposés au quotidien.
« Les fumées dégagées pendant la soudure nous piquent les yeux et rendent la respiration difficile. Certains disent même qu’à long terme, cela peut vieillir le corps prématurément à cause des substances toxiques qu’on inhale », confie H., un jeune soudeur de 25 ans exerçant depuis trois ans.
Outre les fumées, les étincelles issues des arcs de soudage sont également une source de danger. « Elles nous causent des brûlures à la peau, surtout quand on manipule des métaux très chauds. Les protections sont indispensables », ajoute-t-il.
Face à ces conditions de travail difficiles, certains travailleurs prennent l’initiative d’acheter eux-mêmes des équipements de protection : lunettes spéciales, gants ou encore casques. Mais ces dépenses pèsent lourd sur leur revenu déjà modeste.
« Si tu ne portes pas de lunettes pendant que tu travailles, tu le ressens directement la nuit. Les yeux deviennent très douloureux. Tu dois parfois prendre du paracétamol ou des médicaments contre les maux de tête », explique un autre soudeur. D’autres soulignent également les nuisances sonores dues à l’utilisation des meuleuses : « Ces bruits forts nous abîment les oreilles, surtout pendant la découpe des métaux. »
Malgré tout, la plupart d’entre eux ne songent pas à abandonner ce métier qui reste leur seule source de revenus. « On ne pense pas aux conséquences sur notre santé, on pense seulement à terminer le travail pour satisfaire nos patrons », conclut un ouvrier.
Ils appellent cependant les employeurs à leur fournir le matériel de protection nécessaire, afin de garantir leur sécurité et leur santé au travail. Car, sans cela, nombreux sont ceux qui terminent leur journée avec des brûlures, des yeux irrités ou des difficultés respiratoires – un lourd prix à payer pour gagner leur vie.
