Une vidéo virale montrant le Premier ministre burundais Nestor Ntahontuye semblant ignorer le président algérien Abdelmadjid Tebboune a été interprétée comme un affront diplomatique. En réalité, il ne s’agissait que d’un malentendu protocolaire sans conséquence sur les relations entre les deux pays.
Une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux affirme que le Premier ministre burundais, Nestor Ntahontuye, aurait refusé de serrer la main du président algérien Abdelmadjid Tebboune lors de la cérémonie d’ouverture de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025).
Selon certains internautes, ce geste traduirait un mécontentement diplomatique du Burundi vis-à-vis de l’Algérie.
Contexte de la polémique : le déplacement de Nestor Ntahontuye à l’IATF 2025 à Alger
Le 2 septembre 2025, le Premier ministre burundais Nestor Ntahontuye s’est rendu à Alger pour représenter le chef de l’État à la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), organisée du 4 au 10 septembre et consacrée à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). C’est lors de la réception protocolaire des délégations qu’a été filmée la scène controversée : on y voit le Premier ministre burundais avancer sans marquer d’arrêt devant le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Ahmed Attaf précise : pas d’incident entre l’Algérie et le Burundi
Face à la polémique, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, est intervenu en conférence de presse le 13 septembre pour clarifier la situation . Il a souligné que les relations entre l’Algérie et le Burundi étaient au beau fixe et que la coopération bilatérale restait solide. À titre de preuve, il a rappelé qu’une visite officielle du président burundais en Algérie était en préparation.
Le président Abdelmadjid Tebboune a également reçu Nestor Ntahontuye en audience, au cours de laquelle ce dernier a remis un message écrit de son homologue burundais. Ahmed Attaf a précisé que ce qui avait été présenté comme un incident pertinent d’un simple malentendu et non d’un affront : « Personnellement, je n’ai pas entendu parler de cet incident. La lettre remise était très chaleureuse et reflète la réalité des relations entre les deux pays. » Il a enfin rappelé qu’un véritable signe de mécontentement aurait été l’absence de délégation burundaise, et non l’envoi du Premier ministre en personne.
Vraie ou fausse polémique : le malentendu protocolaire confirmé
La vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux a été sortie de son contexte et amplifiée, donnant l’impression d’un affront diplomatique. Aucun élément officiel ou diplomatique ne vient confirmer un refus volontaire du Premier ministre burundais, et ce prétendu incident relève en réalité d’un simple malentendu protocolaire, sans aucune conséquence sur les relations entre l’Algérie et le Burundi.
En conclusion, cette polémique est une intox, née d’une interprétation hâtive des images.