Le manque de personnel et de matériel fait partie des défis qui continuent de hanter le secteur de la justice au Burundi, selon ce qui a été exprimé ce vendredi 26 septembre 2025 au Palais des congrès de Kigobe, lors de la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire 2025-2026. Le Chef de l’État a déclaré que, même si les magistrats et juges sont peu nombreux, s’ils travaillent correctement, le pays pourrait en tirer profit. Il a rappelé qu’aucun pays ne peut se développer en l’absence de justice.
Lors de cette cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire 2025-2026, tenue au Palais des congrès de Kigobe ce vendredi 26 septembre 2025, le Procureur général de la République, Léonard Manirakiza, a indiqué que lorsque les citoyens ne sont pas reçus ou que leurs dossiers tardent à être traités, cela constitue une grande perte. Il a ajouté que, souvent, des témoins refusent de comparaître et que certaines affaires traînent indéfiniment. Le Procureur général a également dénoncé le comportement de certains magistrats qui mendient des pots-de-vin, ainsi que le mauvais comportement de certains magistrats et la surpopulation carcérale.
De son côté, le Président de la Cour suprême, Gamaliel Nkurunziza, a évoqué plusieurs autres difficultés qui maintiennent ce secteur dans une certaine précarité. Il a cité notamment le manque du personnel et du matériel, comme les ordinateurs, les difficultés pour les juges de se rendre sur terrain, ainsi que le fait que certains juges quittent la magistrature à cause des faibles salaires. Toutefois, le Président de la Cour suprême a salué les efforts de certains membres du secteur qui s’investissent pleinement.
Prenant la parole, le Président de la République, Évariste Ndayishimiye, a apprécié le fait que les acteurs du secteur reconnaissent eux-mêmes qu’il existe encore des magistrats qui se comportent mal. Il a admis que le personnel est insuffisant, mais a souligné qu’il vaudrait mieux avoir peu de magistrats compétents que beaucoup de médiocres. Concernant les juges et procureurs qui quittent la profession à cause de la faiblesse des salaires, le Président Ndayishimiye a qualifié cela d’un manque de patriotisme. Il a exhorté les acteurs du système judiciaire à collaborer avec les responsables administratifs et a de nouveau appelé tous les juges et procureurs à travailler en mettant en avant l’intérêt général du pays, rappelant qu’aucun développement n’est possible sans justice.
