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Vallée de Kajeke : quand l’eau nourrit les conflits au lieu des cultures

Des exploitants de la vallée de la rivière Kajeke se plaignent toujours du problème d’accès à l’eau pour irriguer leurs champs pendant la saison sèche. Selon eux, ce problème persiste depuis plusieurs années et ne semble pas trouver de solution. Ils dénoncent également un partage inéquitable de la faible quantité d’eau disponible dans cette rivière. Le chef de l’État a comparé à des « criminels » ceux qui ont détourné les fonds qui étaient destinés à la construction du barrage hydro-agricole sur cette rivière.

Des agriculteurs qui exploitent la vallée de la rivière Kajeke, dans la commune de Mpanda, province de Bujumbura, affirment qu’ils rencontrent toujours des difficultés en saison sèche à cause du manque d’eau, un problème qui dure depuis plusieurs années.
« Un défi majeur que nous avons ici est le manque d’eau pour irriguer nos champs en saison sèche. C’est très difficile d’en avoir », s’indignent des agriculteurs rencontrés dans cette vallée.

Ils se plaignent également de la mauvaise gestion dans la répartition de l’eau. En effet, l’eau de cette rivière est partagée en rotation entre les exploitants de la vallée. Certains dénoncent le fait que quelques-uns s’arrogent le droit d’accéder à cette eau d’irrigation, tandis que d’autres passent plusieurs jours sans que leurs champs soient irrigués.
« Nos champs s’assèchent en cette période. L’eau est souvent envoyée chez un certain Nahum. Parfois, ses employés ne laissent même pas l’eau arriver jusque dans ses champs, mais la vendent. Nous avons depuis longtemps soumis cette préoccupation aux élus du peuple, mais rien n’a été fait. Nous attendons toujours », témoignent certains exploitants de cette vallée.

Le problème de la non-exploitation de l’eau de la rivière Kajeke, pourtant essentielle pour faciliter l’irrigation des cultures dans la vallée, a également été évoqué devant le président de la République par le nouvel administrateur de la commune de Bubanza, le 25 septembre 2025, lors de sa prise de fonctions officielles.

À cette occasion, le président de la République a déclaré que le projet de construction d’un barrage destiné à l’irrigation de ces champs n’avait pas été mis en œuvre, car les fonds qui y étaient alloués avaient été détournés. Le président Évariste Ndayishimiye a comparé les auteurs de ces détournements à des criminels :
« Il y a des gens qui sont là, mais qui sont des criminels », a déclaré le président Ndayishimiye.

« Imaginez si le projet de construction du barrage de Kajeke avait abouti… Ici, à Bubanza, vous auriez une grande production agricole. Imaginez cela, pour constater les conséquences des détournements de fonds publics. Imaginez combien les Burundais auraient pu exporter, avec tous ces espaces exploitables là-bas à Gihanga », a martelé le chef de l’État.

Les travaux de construction du barrage sur la rivière Kajeke, qui devaient permettre l’irrigation de champs de riz et d’autres cultures sur 3 000 hectares dans la plaine de l’Imbo (communes de Mpanda et Gihanga, ancienne province de Bubanza), avaient débuté en 2010 pour un coût estimé à plus de 12 milliards FBu. Mais même en 2021, le barrage n’était pas encore construit, ce qu’avait déjà déploré le président Évariste Ndayishimiye lors d’une visite effectuée sur le chantier.

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