En pleine épidémie de choléra, la commune de Mpanda dans la province de Bujumbura fait face à une grave pénurie d’eau potable. Sur la colline Rumotomoto, les habitants, contraints d’utiliser l’eau de la rivière Kajeke, redoutent la propagation de la maladie et interpellent les autorités pour une solution urgente à ce problème d’accès à l’eau, vital pour leur santé et leur sécurité.
Des habitants de la colline Rumotomoto, située dans la zone Gihanga, commune Mpanda, province de Bujumbura, dénoncent un manque d’eau potable qui dure depuis un certain temps dans leur localité. Ils s’inquiètent du risque de contamination au choléra, une maladie qui sévit actuellement dans la plaine de l’Imbo. Ces habitants demandent aux autorités compétentes de trouver une solution urgente à ce problème d’approvisionnement en eau potable.
Les résidents de cette colline affirment qu’ils utilisent depuis bientôt deux ans l’eau de la rivière Kajeke pour leurs besoins quotidiens — cuisine, lessive et autres usages — faute d’un accès à l’eau potable. Parfois, ils sont même contraints de parcourir de longues distances pour aller chercher de l’eau dans d’autres collines, témoignent-ils.« Nous totalisons deux ans sans eau potable. Pendant toute cette période, nous nous approvisionnons dans des localités situées loin d’ici. Celui qui parvient à avoir un bidon de sept litres d’eau potable l’utilise avec précaution pour ne pas la gaspiller. Un enfant ne boit qu’un seul verre d’eau. Sinon, pour la cuisson, nous nous rabattons sur l’eau de la rivière Kajeke », affirme un homme rencontré sur cette colline.
« Nous ne nous lavons pas et nous ne buvons pas d’eau potable. Dernièrement, pendant les campagnes électorales, les candidats nous promettaient de l’eau. Ils disaient qu’ils connaissaient bien le problème. Mais moi, avec mon âge, je ne comprends rien à tout cela. Ce ne sont que des promesses… Nous ne voyons aucun changement. Ils nous ont menti pour se faire élire », s’indigne une femme de la même colline.
Avec la menace actuelle de l’épidémie de choléra, une maladie qui sévit au Burundi depuis 2023, ces habitants craignent pour leur santé et demandent à être alimentés en eau potable.« Que nous soyons alimentés en eau potable, et ainsi d’autres projets de développement suivront », insistent nos interlocuteurs. « Quand le choléra sera signalé ici, il risque de décimer la population », alertent les résidents.
La colline Rumotomoto n’est pas la seule localité de la commune Mpanda frappée par la pénurie d’eau potable. Dans les zones de Buringa et Gihanga, le problème est similaire : les habitants dépendent de l’eau géologique, dont la qualité n’est pas toujours garantie.
Selon des informations provenant de la colline Rumotomoto, deux cas de choléra y ont été enregistrés récemment, mais les personnes infectées ont pu être soignées et guéries.
Au moment où le ministère de la Santé publique annonçait que, depuis le début de cette année, six personnes sont mortes du choléra au Burundi et plus de 1 000 cas ont été recensés, la majorité des patients ont pu être pris en charge et guéris, selon une déclaration officielle faite en août dernier par le Centre des opérations d’urgence de santé publique.