Lors de la commémoration du 64ᵉ anniversaire de l’assassinat du héros de l’indépendance, le Prince Louis Rwagasore, Mgr Anatole Rugerinyange, évêque de Bubanza, a livré une homélie empreinte de foi et de patriotisme. Il a exhorté les Burundais à marcher sur les traces du Prince, en ravivant les valeurs de service, d’unité nationale et de respect des droits humains, fondements d’un Burundi réconcilié et fraternel.
À l’occasion du 64ᵉ anniversaire de l’assassinat du héros de l’indépendance, le Prince Louis Rwagasore, Mgr Anatole Rugerinyange, a livré une homélie empreinte de foi et d’engagement. Dans son message, il a invité les Burundais à s’inspirer des valeurs incarnées par Rwagasore : le service, l’unité et le respect des droits humains.
Dans son homélie lors d’une messe célébrée à la Cathédrale Regina Mundi, Mgr Rugerinyange a d’abord rappelé que « toute personne baptisée devient serviteur de Jésus dans la communauté ». Selon lui, servir son prochain est la première marque du vrai chrétien.
« Dans les crises que le Burundi a connues, les gens disaient craindre davantage l’homme que l’animal, car l’homme était devenu plus mauvais. Aujourd’hui, il faut que ceux qui te rencontrent ne te voient pas comme un animal, mais comme un sauveur », a-t-il déclaré, ajoutant : « Je peux affirmer que Rwagasore a été pour nous un Sauveur. »
Pour l’évêque, le Prince Rwagasore n’a pas seulement libéré son pays du joug colonial ; il a incarné un modèle de service et de don de soi, des valeurs que chaque citoyen est appelé à raviver.
Un appel fort à l’unité nationale
Le prélat a ensuite insisté sur la nécessité de militer pour l’unité entre les Burundais, estimant que ce combat reste d’actualité.
S’inspirant de la vie du Prince, il a rappelé que Rwagasore avait brisé certains interdits sociaux, notamment en épousant une femme issue d’un autre milieu, symbole d’ouverture et de dépassement des clivages.
« Dépassons donc l’ethnisme et tout ce qui nous divise », a exhorté Mgr Rugerinyange.
« Le mot réfugiés burundais ne prendra-t-il jamais fin ? Ne pourrions-nous pas espérer qu’un jour, tout Burundais soit libre dans son propre pays ? Qui fera en sorte que ce mot “réfugié”, que nous entendons encore, disparaisse enfin ? »
Cet appel à dépasser les divisions ethniques et politiques résonne comme un rappel à l’unité que prônait Rwagasore dès les premières années de l’indépendance.
Respecter les droits humains pour vivre en chrétiens
Enfin, l’évêque de Bubanza a consacré la dernière partie de son homélie à la défense des droits humains, un domaine où, selon lui, le pays a encore beaucoup à faire.
« J’ai entendu le président de la République appeler à ce que plus personne ne soit tuée. Et quand le président parle, c’est comme un décret », a-t-il souligné, tout en déplorant que les violences continuent malgré ces appels.
Mgr Rugerinyange a évoqué avec tristesse les violences domestiques et d’autres violations des droits fondamentaux qui persistent au sein de la société burundaise.
Il a invité les fidèles à s’engager concrètement dans la promotion de la paix et du respect de la vie humaine :
« Acceptons de respecter les droits de l’homme. C’est ainsi que nous nous comporterons véritablement comme des chrétiens. »
Un message d’espoir et de responsabilité
En conclusion, Mgr Anatole Rugerinyange a rappelé que la meilleure manière d’honorer la mémoire du Prince Louis Rwagasore n’est pas seulement de le commémorer, mais de vivre selon les valeurs qu’il a incarnées : le service désintéressé, l’unité et la dignité humaine.
Son homélie, prononcée en marge des cérémonies de commémoration, a résonné comme un appel à la conscience collective : celle d’un peuple appelé à construire un Burundi uni, juste et fraternel, fidèle à l’idéal du héros de l’indépendance.