L’intensification des violences dans l’est de la République démocratique du Congo perturbe le commerce transfrontalier avec le Burundi. Au marché des “chez-sion” de Bujumbura, la fréquentation et les ventes s’effondrent, les commerçants, majoritairement congolais, peinent à écouler leurs produits et craignent pour leur emploi. La fermeture des frontières et la baisse des revenus illustrent les conséquences directes de l’instabilité régionale sur l’économie locale.
L’insécurité qui prévaut à l’est de la République démocratique du Congo, a poussé de nombreux réfugiés congolais à quitter leurs territoires, impacte fortement les échanges commerciaux entre le Burundi et la RDC. Cette situation se fait particulièrement sentir au marché des “chez-sion” de Bujumbura, un espace normalement animé et offrant de multiples services, qui apparaît aujourd’hui presque vide de produits importés. Les commerçants peinent à écouler leurs marchandises, comme l’ont constaté nos reporters.
Les bureaux de transport en commun reliant les deux pays sont également touchés : plusieurs ont déjà fermé, laissant les employés craindre pour leur emploi et certains se retrouver au chômage. Lors de notre passage dans une zone réservée aux agences congolaises, aucune activité n’était visible, et aucun passager ne circulait. Même les commerçants à proximité, encore ouverts, constatent une forte baisse de leur activité et de leurs revenus.
La majorité des travailleurs du marché des “chez-sion” étant d’origine congolaise, la situation affecte particulièrement cette population. Partout, les places sont désertes et les clients se font rares. Certains commerçants craignent de perdre leur emploi, car les horaires de travail ont été réduits et l’activité commerciale limitée. Pour ceux sans réserve financières, cette situation constitue un véritable problème, les marges bénéficiaires étant quasi nulles.
Cette perturbation est aggravée par la fermeture des frontières entre le Burundi et la RDC, notamment au niveau de Gatumba, suite à la prise de la ville d’Uvira par le mouvement M23 dans le Sud-Kivu. La semaine précédente, certains commerçants indiquaient encaisser jusqu’à 200 000 FBU par jour ; aujourd’hui, leurs revenus ont considérablement chuté, illustrant l’impact direct de l’instabilité régionale sur le commerce local.

























