Territoire non reconnu mais politiquement stable, le Somaliland s’impose en 2025 comme un acteur stratégique majeur dans la Corne de l’Afrique. Sa gouvernance relativement efficace, la sécurité intérieure et l’importance géopolitique du port de Berbera attirent l’attention des puissances régionales et internationales, dans un contexte marqué par les tensions et l’instabilité chez ses voisins.
République autoproclamée de la Corne de l’Afrique, le Somaliland suscite un intérêt international croissant en 2025. Dans une région marquée par des conflits récurrents, ce territoire non reconnu se distingue par une stabilité politique relative, des avancées démocratiques et une position géographique stratégique le long du golfe d’Aden, selon plusieurs experts et analystes interrogés fin décembre.
Situé à la frontière de la Somalie, de l’Éthiopie et de Djibouti, le Somaliland a proclamé son indépendance en 1991, à la suite de l’effondrement de l’État somalien. Bien que cette sécession ne soit toujours pas reconnue par la communauté internationale, le territoire est parvenu à mettre en place des institutions fonctionnelles, à organiser des élections pluralistes et à maintenir un niveau de sécurité largement supérieur à celui observé dans le sud de la Somalie.
Ce contraste est souvent mis en avant par les analystes, qui voient dans le Somaliland un rare exemple de gouvernance relativement efficace dans une zone historiquement marquée par l’instabilité, les conflits armés et les crises humanitaires.
Un article publié le 31 décembre 2025 souligne le rôle central de la ville portuaire de Berbera, devenue un maillon stratégique du commerce régional et international. Ce port offre notamment à l’Éthiopie, pays enclavé, un accès crucial à la mer, réduisant sa dépendance aux infrastructures portuaires de Djibouti.
Cette position stratégique a attiré l’attention de plusieurs puissances mondiales, dont la Chine, les Émirats arabes unis et les États-Unis, qui cherchent à renforcer leur présence et leur influence en Afrique de l’Est à travers des investissements dans les infrastructures portuaires et logistiques.
Au-delà de l’économie, le Somaliland joue également un rôle sécuritaire important. Sa coopération avec des pays occidentaux vise notamment à lutter contre la piraterie maritime et les groupes armés opérant dans le golfe d’Aden et l’océan Indien. Cette collaboration renforce son image de partenaire fiable dans une région où les menaces sécuritaires demeurent élevées.
Pour certains experts, alors que des pays voisins comme la Somalie restent confrontés à des insurgences armées persistantes, l’expérience du Somaliland en matière de sécurité et de gouvernance gagne en crédibilité et en pertinence régionale.
Malgré ces avancées, le principal obstacle au développement du Somaliland demeure l’absence de reconnaissance officielle. Ce statut limite son accès aux financements internationaux, aux institutions multilatérales et à l’aide étrangère directe. Les défenseurs de sa reconnaissance estiment qu’un soutien international plus affirmé permettrait de consolider les acquis en matière de paix, de démocratie et de développement.
En 2025, la montée en visibilité du Somaliland pourrait annoncer un changement progressif des dynamiques géopolitiques dans la Corne de l’Afrique. Sa stabilité relative, sa position stratégique et ses partenariats internationaux en font désormais un acteur incontournable pour les pays de la région comme pour les grandes puissances en quête d’influence.
Dans un environnement régional marqué par l’incertitude, le Somaliland apparaît ainsi comme une rare lueur de stabilité et d’opportunités économiques, malgré les limites imposées par son statut politique non reconnu.
