Situé entre Kamesa et Busoro, le ravin traversé par la rivière Kanyosha, surnommé « Washington » par les habitants, était depuis des années un lieu de prières pour certains fidèles. Mais après la mort de trois personnes emportées par les eaux en novembre 2025, l’administration locale a interdit tout rassemblement religieux sur ce site, afin de prévenir de nouveaux drames.
Le ravin « Washington » était considéré par certains habitants comme un lieu spirituel où l’on venait prier, demander des bénédictions ou chercher la guérison. Toutefois, ces pratiques ne faisaient pas l’unanimité. Depuis un mois et demi, l’administration locale a décidé d’interdire tout rassemblement religieux sur ce site, une mesure accueillie favorablement par de nombreux riverains.
« Moi, j’ai bien accueilli la décision. L’endroit où ils vont prier est douteux. Imaginer aller prier dans une rivière ou dans une forêt… peut-on dire que ces gens-là prient Dieu ou autre chose ? » confie un habitant.
Certains, en revanche, affirment que le ravin a apporté des bienfaits spirituels à certaines personnes. « Il y a ceux qui ont été exaucés, ceux qui ont célébré des mariages grâce aux prières dans cet endroit. Mais après l’incident, je n’ai plus entendu personne aller prier là-bas. Je crois qu’ils ont peur », explique un autre.
Le drame survenu en novembre 2025 a été le déclencheur de cette interdiction : trois fidèles ont été emportés par les eaux alors que la rivière Kanyosha était en crue. Leurs corps ont été retrouvés près de l’école de Busoro, provoquant une inquiétude généralisée parmi les habitants, qui craignent que certains fidèles ne reviennent prier discrètement sur les lieux.
Evrard Ndikumana, chef du quartier Kamesa, rappelle que « toute personne surprise en train de prier dans ce ravin sera remise aux forces de l’ordre » et encourage les citoyens à se tourner vers des lieux de culte reconnus par la loi. « Il faut toujours sensibiliser et sanctionner ceux qui fréquenteraient cet endroit pour prier, car la mise en garde a été donnée », ajoute-t-il.
Les habitants insistent sur la nécessité de maintenir cette interdiction, afin d’éviter de nouveaux accidents et protéger la population des dangers liés à ce site naturel, non sécurisé et exposé aux crues de la rivière.
