Le tambour burundais, déjà reconnus par l’UNESCO comme son patrimoine immatériel, n’a pas encore atteint le stade de faire vivre les tambourinaires. La mesure interdisant l’exhibition du tambour dans certaines cérémonies comme le mariage et la dot sans payement préalable constitue aussi une entrave pour les tambourinaires qui pourraient gagner un peu d’argent après avoir presté dans des festivités privées.
« Le tambour burundais ne cesse de briller sur la scène nationale, dans les cérémonies et les rencontres mondiales, ce qui redore l’image de notre pays. » Souligne Aimable Nkunzumwami directeur général de la culture au ministère de la culture et du sport. « Nous aimerions vous rappelé le rôle du tambour dans la cohésion et la réconciliation des burundais malgré les divergences. Le jeu du tambour n’est pas une simple cérémonie de divertissement, mais les tambourinaires donnent plus d’enseignements qui éveillent les consciences (les valeurs, l’esprit patriotique, la protection de l’environnement, l’éducation etc.,). Nous interpellons les tambourinaires de rester toujours attachés à cette culture. Quand nous parlons de la promotion du tambour, nous n’oublions pas que les tambourinaires peuvent y tirer profit grâce aux devises des touristes qui visitent le pays. » Précise Pelate Niyonkuru, ministre de la culture et du sport.
Une loi aux résultats mitigés
« Quand nous traversons la frontière c’est à ce moment que nous comprenons que nous avons une culture précieuse. Il arrive que nous jouions plus de deux fois dans des compétitions internationales. » Souligne un tambourinaire. Néanmoins, selon les tambourinaires, le métier ne peut pas les faires vivre « Nous jouons le tambour par notre attachement à la culture sinon financièrement ce n’est pas rémunérant, »confie un autre tambourinaire. La loi portant interdiction du jeu au tambour dans différentes cérémonies produit des résultats discutables quant à la génération des revenus aux tambourinaires :« la mesure ne nous avantage en rien parce qu’ auparavant après notre prestation dans les fêtes nous rentrions avec quelque sommes dans les poches pour subvenir à nos besoin. C’était aussi un moyen de nous équiper en matériel dont nous avons besoin. Nous demandons au gouvernement de nous appuyer d’avantage car même un tambour peut s’acheter jusqu’à plus de cinquante mille et de promouvoir la culture de « Umuvugangoma », un arbre à base duquel le tambour est fabriqué.
Depuis le 26 au 30 novembre 2019 était ouverte officiellement à Gitega, une semaine dédiée au tambour. La fête du tambour était célébrée pour sa troisième fois au Burundi depuis son adoption comme patrimoine mondiale immatériel de l’Unesco en 2019.