Des riverains du lac Tanganyika précisent que la biodiversité est menacée par les rejets de différents déchets constitués par les déchets toxiques et autres qui sont déversés dans le lac soit par ses affluents soit par des eaux de ruissellement.
Des conséquences sont pour le moment remarquables surtout au niveau des espèces de la faune du lac comme les poissons victimes du poison qui sont charriés sur les rives : « Le grand danger pour la biodiversité du lac Tanganyika c’est les déchets toxiques en provenance de certaines usines de transformations qui envoient, sans traitement préalable, les eaux usées. Parfois même on observe des poissons qui sont morts empoisonnés sur les rives du lac, dont l’espèce capitaine » précise Richard Niyonkuru, rencontré sur la plage communément appelée « Kumase ». Une autre personne qui vit de la pêche souligne que les poissons ont déjà fui vers d’autres coins à cause de ces déchets toxiques.
D’autres personnes notent aussi que les débris constitués des sachets, des plastiques et autres, empêchent les espèces de se reproduire. « Normalement les poissons viennent pondre sur les rives, mais quand c’est pollué ils ne viennent pas, » martèle Jérôme Bandora.
Le vice-président de la République Prosper Bazombanza lors des activités d’arrachage de la jacinthe d’eau sur les rives du lac Tanganyika se dit très inquiet par l’état de pollution de ce lac.
Des actions urgentes doivent être entreprises
Des riverains du lac Tanganyika plaident pour une protection du lac en empêchant aux usines de verser des eaux toxiques. Ils demandent à l’autorité compétente d’empêcher aux usines de verser les eaux qui contiennent des acides non traitées dans ce lac surtout qu’il faut protéger le lac en amont, surtout au niveau des rivières qui constituent le bassin versant du lac Tanganyika.
Le vice-président Prosper Bazombanza interpelle les citadins d’éviter de jeter les immondices dans les rivières qui se jettent dans le lac mais aussi à s’atteler aux travaux d’entretien de ses rives. Bazombanza demande aux usines de bien gérer les eaux usées avant de les verser dans les rivières. Car pour Bazombanza tout un chacun est appelé à la protection du lac pour son intérêt mais aussi dans l’intérêt des générations à venir.
Tout un chacun interpellé
Pour l’association Rotary Bujumbura Kigobe 2012 intervenant dans le volet eau et assainissement, la prise de conscience collective et individuelle, Willy Gatore président de cette association interpelle : « Il y a ce qui va être fait par chaque individu : c’est la prise de conscience en évitant de jeter des sachets et bouteilles plastiques dans les rivières mais plutôt dans les sacs qui pourraient être mis à leur disposition pour cette fin ». Les entreprises sont appelées au versement d’une certaine somme pour contribuer à l’entretien du lac. Mais selon toujours Rotary Bujumbura Kigobe 2012, la grande responsabilité revient au Gouvernement.
Selon une étude de l’état des lieux de l’Organisation Action Contre la Faim de Décembre 2006 – Mai 2007, il a été recensé 2156 espèces vivantes décrites dans le lac Tanganyika dont 27% soit 584 sont endémiques du lac, c’est-à-dire qui n’ont été observées nulle part ailleurs que dans le lac Tanganyika. On y observe des groupes rarement observés en milieu dulçaquicole comme les Spongiaires (éponges) et les Cnidaires (méduses). On y observe un essaim d’espèces de la famille des Cichlidae, avec environ 250 espèces décrites.