Dans un communiqué sorti en début de semaine, l’Union Européenne annonce une aide humanitaire de 200 000 euros (620millions de BIF) pour assister les familles les plus touchées par les aléas climatiques, dans cinq provinces situées dans la région de l’Imbo. Ce financement cible les sinistrés des inondations dues à la montée des eaux du lac Tanganyika et ceux affectés par glissements de terrains. Le pays est déjà classé parmi les 20 pays les plus vulnérables du monde au changement climatique. Le phénomène el niño s’accentue et expose les communautés.
Le projet s’étend sur une période de 6 mois. Les familles concernées comprennent les déplacés à l’intérieur du pays et les rapatriés, selon un communiqué de l’Union européenne parue le 29 avril 2024, la croix rouge du Burundi a été choisie comme organisation à prendre le lead.
« Plus de 3 600 personnes directement touchées les inondations des provinces cibitoke, Bujumbura, Bujumbura mairie, Rumonge et Makamba situées dans la région de la plaine seront appuyés pour avoir des abris d’urgences ainsi que des aides en espèces d’environ 52 dollars américains par mois aux familles touchées » peut-on lire dans le communiqué.
L’union européenne informe qu’il s’agit d’un soutien qui contribue à subvenir aux besoins essentiels en termes de nourritures, articles ménagers prioritaires, ainsi que des kits menstruels et hygiéniques. « Face au risque accru de choléra, de paludisme et d’autres maladies hydriques, ce financement permettra la pulvérisation de choléra dans et autour des zones inondées. » poursuit le communiqué.
Le projet envisage également les actions de sensibilisation auprès de plus de 30.000 personnes des zones sinistrées, les ménages concernés recevront des informations de lutte contre les épidémies et les pratiques d’hygiène appropriées, ainsi que des recommandations en matière d’alerte précoce pour mettre en place des réponses proactives.
L’’Union Européenne conclut le communiqué e précisant que le niveau du lac Tanganyika a atteint environ 780 mètres, dépassant son niveau normal de 1,67 mètres depuis mars l’année en cours, une plus forte augmentation qu’il a connu il y a soixante ans ce qui a fait que les habitants des zones lacustres ont dû abandonner leurs activités, certains contraints d’évacuer. Le niveau du lac continuant d’augmenter, le ministère de l’intérieur recommande aux habitants des zones touchées de se déplacer vers d’autres zones les plus sûres et non inondées.
Le Burundi est actuellement sur la liste de 20 pays au monde les plus exposés au changement climatique. En effet, entre septembre 2023 et avril 2024, deux cent trois mille personnes ont été affectées par les aléas climatiques au Burundi selon la matrice de suivi de déplacements appuyée par l’OIM (Organisation Internationale des Migrations). Le nombre de déplacés a augmenté de 25% pendant cette période atteignant plus de quatre-vingt-dix-huit mille personnes.
Entre temps, les prévisions météorologiques saisonnières fournies par l’Institut Géographique du Burundi (IGEBU) pour la période allant de mars à mai 2024, indiquent que les précipitations attendues seront sensiblement au-dessus de la normale et risque d’aggraver la vulnérabilité et provoquer l’exposition des communautés, de leurs biens ainsi que des infrastructures socioéconomiques et de l’environnement.
Le 16 avril 2024, le ministère en charge de l’intérieur et de la sécurité publique avait plaidé pour des ressources additionnelles aux efforts d’adaptation au phénomène d’el niño en cours pour faire face aux défis croissants, en vue d’éviter les effets néfastes des inondations, des glissements de terrains, des vents violents et tout autre aléa climatique.
Par Nolis Nduwimana