L’allure de dessouchage d’arbres pour étendre les terres arables inquiète certains sénateurs qui proposent des séances de sensibilisation ainsi que des mesures pour contraindre les agriculteurs à planter des arbres agroforestiers. Le ministère de l’Environnement reconnaît cet état de fait et rassure qu’il y a des projets en cours.
La question des dessouchages pour agrandir les terres cultivables constitue une préoccupation pour certains sénateurs. Le sénateur François Ninteretse déplore que des forêts soient abattues et estime que des mesures devraient être prises pour obliger les agriculteurs à planter des arbres agroforestiers. “Si vous voyez comment les Burundais sont mobilisés pour cultiver, actuellement, ils procèdent à un dessouchage d’arbres à grande allure pour semer différentes cultures vivrières, ce qui est une bonne chose. N’oubliez pas que les arbres sont vraiment nécessaires. C’est la raison pour laquelle je disais qu’il est nécessaire d’arrêter des mesures pour que toute personne procédant à un dessouchage soit également contrainte de planter des arbres agroforestiers. Ainsi, nous pourrons augmenter la production tout en protégeant l’environnement”, s’inquiète-t-il.
Le sénateur Gad Niyukuri, abondant dans le même sens, évoque les forêts naturelles menacées au sud du pays. Élu dans la circonscription de Makamba, il propose des séances de sensibilisation afin de protéger ces zones. “Les forêts naturelles sont menacées. Il y a la forêt naturelle de Rukambazi en commune de Vugizo, la forêt naturelle de Mabanda, et la forêt de Ramvya en commune de Kibago, dans la zone de Bukeye. Toutes ces aires sont menacées par la population, car elle continue à cultiver même dans des réserves protégées. Il faut donc sensibiliser les gardes forestiers, car, comme vous l’avez déjà dit, les moniteurs agricoles se montrent actuellement découragés. Et si l’on constate que les responsables ne sont plus en mesure d’assumer leurs responsabilités, qu’est-ce qui va s’ensuivre ?”
Le ministre chargé de l’Environnement, Prosper Dodiko, reconnaît que l’environnement est menacé dans certaines régions et rassure en affirmant qu’un projet est en cours pour multiplier les arbres fruitiers, même si les moyens sont encore insuffisants. “Il a été remarqué que dans plusieurs endroits, toute une colline peut être déboisée au détriment de l’agriculture, ce qui fait que nous avons décidé de distribuer des boutures d’arbres forestiers, même si, vu le budget, nous ne pouvons pas servir tout le monde. Nous envisageons donc d’accroître le budget alloué à ce projet dans les jours à venir”, rassure le ministre.
Pour protéger l’environnement, le gouvernement a mis en place le projet Ewe Burundi Urambaye depuis 2018, bien que certains sénateurs se posent encore des questions sur l’étendue des reboisements réalisés dans le cadre de ce projet.
