Ces dernières années, les localités riveraines de la rivière Kanyosha ont été le théâtre des inondations, emportant des maisons et faisant de nombreuses victimes. L’action anthropique est la principale cause de désorganisation du lit initial, qu’un expert en environnement propose de rétablir à travers l’application stricte des mesures de protection de l’environnement et de la loi.
En mai 2024A, 63 ménages du quartier Kibenga ont été la cible des assaut des eaux de la rivière Kanyosha et du lac Tanganyika. Pourquoi la rivière Kanyosha se déverse-t-elle dans les ménages ? Que faudrait-il faire ? C’est à ces questions persistantes auxquelles tente de répondre l’expert en environnement Athanase Nkunzimana.
A l’aide des images satellitaires, le professeur de l’université du Burundi a pu analyser les images de 1985 et les années qui ont suivi. En 2008, l’expert signale que la rivière était déjà déviée. ” En 1985 la rivière Kanyosha suivait son lit originel longitudinal. Ce n’est qu’en 2008, que des personnes ont commencé a peuplé son lit initial en y construisant des maisons”, a-t-il révélé.
Interrogés sur ce sujet, les habitants de Kanyosha expliquent que la rivière Kanyosha a perdu son lit primitif à cause de la société AMSAR qui extraient des moellons pour la construction des routes, sapant ainsi les berges de la rivière et entraînant la perte de son lit habituel à partir du quartier Gisyo jusque à son embouchure sur le lac Tanganyika.
L’application de la loi s’impose
“La solution durable est que kanyosha retrouve son lit initial” suggère l’expert en environnement, Athanase Nkunzimana. « Puisque le lit majeur est déjà peuplé, des habitations devront être détruites », recommande l’expert. Pour lui, pas d’autres solutions durables à la question des inondations.
Les habitants de kanyosha avouent que cette solution est durable mais ils doutent de la capacité du gouvernement Burundais à indemniser des milliers de ménages.
Pour l’expert Athanase Nkunzimana, l’Etat devrait toujours prévoir des plans d’aménagement du territoire. « Comment des personnes ont pu construire dans une zone à haut risque au su et au vu des autorités administratives ?”, s’interroge-t-il.
La population, consciente ou inconsciente du danger, elle cherche à tout prix où construire. C’est à l’administration de faire respecter le code de l’eau, de l’urbanisme et de l’habitat et le code foncier pour limiter les dégâts consécutifs aux inondations ou aux glissements des terrains.