Lors de sa réunion en assemblée générale du 20 décembre 2024, destinée à évaluer les réalisations de l’année écoulée et à fixer les activités pour l’année 2025, l’Unissons-nous pour la Promotion des Batwa (UNIPROBA) a profité de l’occasion pour s’organiser en fonction des nouvelles divisions administratives et se préparer aux prochaines échéances électorales.
« La constitution accorde 3 sièges à l’Assemblée nationale et 3 sièges au Sénat en faveur des Batwa issus des associations les plus représentatives. C’est donc une occasion pour les représentants des Batwa de choisir leurs représentants, qui seront bientôt présentés à la Commission électorale indépendante », précise Vital Bambanze, Directeur exécutif de l’UNIPROBA.
Vital Bambanze se réjouit de la mesure de cooptation prise pour intégrer les Batwa dans ces institutions, afin de corriger les injustices dont cette communauté a été victime depuis longtemps, bien qu’il y voie encore une forme de stigmatisation. Selon lui, en tant que Burundais à part entière, les Batwa devraient participer à la vie politique du pays comme les autres, à travers les partis politiques, mais la composition des listes bloquées par ces derniers les exclut ou les place à des positions peu avantageuses pour espérer être élus.
« Nous nous réjouissons déjà de la mesure de cooptation qui permet à chacun de se sentir représenté dans les institutions du pays, même si les choses devraient évoluer vers d’autres secteurs, notamment au niveau des provinces, des communes et des collines, mais également dans les sociétés privées et paraétatiques », ajoute le Directeur exécutif de l’UNIPROBA.
L’éducation, la clé de la réussite
Vital Bambanze reconnaît que, pour être compétitifs sur le marché du travail et en politique, l’école est la clé de la réussite. Toutefois, le fait qu’il y ait encore des enfants Batwa qui abandonnent l’école est la conséquence de leur vécu passé. La question foncière est en particulier le nœud du problème. En effet, la majorité des Burundais vit de l’agriculture et de l’élevage, qu’ils exercent sur leurs propriétés foncières, une ressource qui fait défaut aux Batwa. En conséquence, les enfants Batwa ne peuvent pas poursuivre leurs études à cause de la pauvreté de leurs familles. Il en a profité pour accélérer la mise en œuvre de la promesse du chef de l’État d’accorder des terres aux Batwa, une promesse faite en 2023, lors de la célébration de la journée dédiée aux autochtones à Ruyigi.
Ceux qui se font passer pour des Batwa
Certaines personnes des communautés Hutu ou Tutsi se font passer pour des Batwa afin d’occuper les places réservées aux Batwa, en particulier dans les corps de la police et de l’armée. Vital Bambanze dénonce vigoureusement cette attitude qui peut fausser les équilibres au sein de ces corps et propose d’expulser ces personnes et de les traduire en justice.
Le Président exécutif de l’UNIPROBA appelle à la vigilance de l’administration pour s’assurer que les Batwa suivent le même rythme de développement que les autres composantes de la société burundaise, notamment en matière d’éducation.