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L’attribution de parcelles demeure problématique à Kizingwe-Bihara

Depuis novembre 2024, l’attribution des parcelles à Kizingwe-Bihara cause des conflits, certains propriétaires se plaignant de double attribution et de la présence de groupes posant des bornes durant la nuit. Cette situation a conduit à des tensions violentes, avec des disputes sur la propriété entre résidents et nouveaux prétendants. Les habitants demandent au gouvernement de réguler cette attribution, de réduire les frais de construction et de garantir leurs droits face aux attributions contradictoires.

L’attribution des parcelles à Kizingwe-Bihara a commencé en novembre 2024 pour certaines personnes qui se réclament propriétaires et qui s’étaient réjouies de cette activité. Cependant, ces mêmes propriétaires déplorent aujourd’hui que certaines parcelles leur soient attribuées à plusieurs reprises. “Un propriétaire peut voir sa parcelle attribuée à autrui”, regrette Ursula Gicaniro.

D’autres se disent inquiets de la présence d’individus qui viennent poser des bornes durant la nuit. “Un groupe de gens peut venir durant la nuit, dernièrement ils sont venus à minuit. Ils prennent alors une propriété assez grande, sans la présence d’habitants, et y posent des bornes, en précisant que c’est la propriété d’un tel. Cela est fait par un groupe de gens inconnus”, s’exclame Yollande Nteturuye.

Double attribution à l’origine de conflits fonciers

L’attribution de parcelles à plusieurs personnes entraîne des mésententes. Yollande Nteturuye témoigne : “Ils ont failli s’entretuer et la police est même intervenue. Certains ont amené des matériaux de construction et d’autres ont construit les fondations d’une maison de nuit. L’administrateur est alors intervenu, a détruit ladite fondation et leur a demandé d’attendre. L’un disait qu’il venait de Rumonge, qu’il avait acheté la parcelle. L’autre a indiqué qu’il était natif de la localité et qu’il n’avait rien acheté.”

Une situation qui désole les habitants, qui semblent désespérés. “Lorsque tu précises que tu es natif et que tu demandes à une personne les conditions d’acquisition, la personne répond qu’elle a acheté la parcelle à la SIP. Mais les résidents demeurent chez eux et attendent de voir s’ils vont être expulsés. Ils viennent sur les routes et s’accaparent des espaces non construits, alors que tu as cédé un morceau de terrain pour la viabilisation, et on te dit que la parcelle est attribuée à autrui”, déplore Louis Ndoricimpa.

Ces propriétaires demandent au gouvernement de les rétablir dans leurs droits et de diminuer les frais exigés pour la construction de maisons. “Nous demandons au gouvernement de faire un suivi de l’attribution des parcelles. Lorsque nous voulons construire, on nous demande de payer des montants élevés. Nous plaidons pour que nous soyons rétablis dans nos droits. Ceux qui ont acquis des parcelles à la SIP devraient attendre que les natifs exploitent leurs terrains, et ainsi on leur attribuerait les espaces restants”, plaide Louis Ndoricimpa.

Parmi les éléments pris en compte dans l’attribution des parcelles à Kizingwe-Bihara, en commune Muha, se trouvent le point de vu  de l’association des propriétaires de parcelles et ceux de l’Office Burundais de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction (OBUHA). En janvier 2024, le ministre en charge des infrastructures, invité à la chambre basse du parlement, avait assuré que le rapport concernant l’attribution de ces parcelles serait transmis aux autorités hiérarchiques pour une prise de décision adéquate.

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