A la UneAgricultureEconomieFrenchhomepage

« À ce prix-là, on ne s’en sort pas » : les agriculteurs de Kayanza réclament mieux

Alors que le gouvernement burundais lance l’achat du maïs des saisons culturales C et A, les agriculteurs de Kayanza saluent l’initiative, mais interpellent les autorités sur plusieurs points : prix d’achat jugé trop bas, gestion du processus par l’ANAGESSA, et manque de transparence. Ils plaident pour des ajustements afin de tirer pleinement profit de cette mesure.

Le gouvernement burundais a récemment décidé d’acheter la récolte de maïs des saisons culturales C et A. Une initiative bien accueillie par les agriculteurs de la province de Kayanza, qui y voient une opportunité de sécuriser leurs revenus. Toutefois, ces derniers formulent plusieurs revendications afin de garantir un processus équitable et rentable.

Fixé à 1 700 francs burundais par kilo, le prix d’achat proposé par l’État divise les agriculteurs. Si certains le considèrent satisfaisant, d’autres estiment qu’il ne couvre pas les coûts élevés qu’ils ont dû supporter durant les saisons précédentes. Ils rappellent en effet avoir fait face à une pénurie sévère de semences et d’engrais organo-minéraux, les contraignant à s’en procurer à des prix exorbitants.
Pour ces producteurs, un ajustement du prix à au moins 2 000 francs le kilo serait nécessaire pour éviter des pertes financières.

Bien que les commerçants soient également autorisés à acheter la récolte, les agriculteurs expriment une nette préférence pour une intervention directe et exclusive de l’ANAGESSA (Agence nationale de gestion des stocks stratégiques alimentaires). Ils dénoncent les prix trop bas proposés par les commerçants, qui n’excèdent pas 1 200 francs par kilo, et estiment que l’intervention de l’agence garantirait un meilleur encadrement et une plus grande stabilité des revenus.

Les agriculteurs insistent également sur la nécessité d’une plus grande transparence dans le processus d’achat. Ils appellent à une implication active de l’administration locale, rappelant des dysfonctionnements survenus par le passé. Certains agents de l’ANAGESSA auraient fait preuve de favoritisme envers certains producteurs ou se seraient livrés à des actes de corruption lors de la réception des produits.
Comme résultat, plusieurs agriculteurs ont dû attendre plusieurs jours avant que leur récolte ne soit acceptée.

En somme, si l’initiative gouvernementale d’acheter la récolte de maïs est saluée, elle ne saurait porter pleinement ses fruits sans une révision du prix, une gestion centralisée par l’ANAGESSA et une supervision rigoureuse du processus d’achat. Les agriculteurs de Kayanza espèrent ainsi pouvoir améliorer leurs conditions de vie et investir dans des projets de développement familial durables.

What's your reaction?

Related Posts

WP Radio
WP Radio
OFFLINE LIVE