Face à la pénurie de fourrage et à la rareté des pâturages durant la saison sèche, de nombreux agri-éleveurs de Gitega se voient contraints de vendre leur bétail à bas prix. Au marché de gros bétail de Rutegama, les prix chutent tandis que l’offre explose, révélant les difficultés croissantes des éleveurs à nourrir leurs troupeaux et à subvenir aux besoins de leurs familles.
La pénurie de fourrage et le manque de pâturage en quantité suffisante pour nourrir le bétail pendant la saison sèche constituent l’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les agri-éleveurs. Cela les pousse à vouloir se débarrasser de quelques bêtes en les vendant sur le marché. C’est l’une des raisons qui tentent d’expliquer la situation actuelle au marché de l’eau-bétail, situé sur la colline Rutegama, dans la commune et province de Gitega. Ce marché se tient régulièrement chaque lundi, et les prix des vaches, chèvres et moutons n’ont cessé de baisser depuis la fin de la saison des pluies.
Bien qu’ils aient du mal à l’exprimer, les commerçants de gros et de petit bétail indiquent qu’en ce moment, une quantité importante de bêtes afflue vers ce marché, et que les négociations entre acheteurs et vendeurs débouchent souvent sur des résultats très favorables pour ces derniers. Ils estiment, sans pouvoir être précis, que les prix du bétail ont baissé de 50 000 à 100 000 francs burundais, voire en équivalent dollar, par rapport à la situation du mois dernier.
Certains agri-éleveurs rencontrés hier au marché de l’eau-bétail de Gitega soulignent que trouver aujourd’hui du fourrage pour les bêtes devient un véritable casse-tête, surtout lorsque leur nombre augmente, notamment pendant la saison sèche, où l’herbe tendre se fait rare sur les collines.
D’autres affirment qu’ils vendent leurs bêtes pour obtenir du capital qu’ils comptent investir dans d’autres activités de développement au profit de leurs familles, profitant ainsi de la saison sèche. Il convient également de noter que de nombreuses familles se tournent vers la vente de bétail pour obtenir l’argent nécessaire à l’organisation de diverses fêtes, dans le but de renforcer leurs liens sociaux.
Cependant, les commerçants amateurs de viande déplorent le comportement des bouchers qui ne suivent pas l’évolution des prix au marché du bétail. En effet, le prix du kilogramme de viande sans os est passé de 30 000 francs à 28 000 francs, tandis que celui de la viande avec os, communément appelée Changa Changa, s’élève aujourd’hui à 24 000 francs le kilogramme.