La relance de l’économie burundaise nécessite encore le remboursement de la dette intérieure et extérieure ainsi que la définition de la valeur de la dette à contracter. Les économistes encouragent les pays en voie de développement à passer par les formes classiques pour l’autofinancement.
La réalité des économies africaines en général et particulièrement burundaise c’est qu’elles sont affectées par un manque de capitaux pour financer leur développement notamment pour la construction d’infrastructures de qualité. L’analyse du macroéconomiste Faustin Ndikumana révèle que le taux de croissance de l’économie nationale est en berne ces dernières années. Le financement du développement des pays peut passer par des formes classiques, soit l’aide publique au développement, soit les emprunts aux partenaires bilatéraux et multilatéraux, ainsi qu’au marché financier. Également, les pays peuvent recourir aux investissements directs étrangers, le partenariat public privé mais aussi aux frais de la diaspora, souligne cet économiste. « L’Etat est un agent économique : il contracte des emprunts pour subventionner les besoins de ses citoyens. » Toutefois, l’économiste indique qu’un pays avant de contracter une dette devrait vérifier si ce financement apportera une plus-value au pays et prévoir à l’avance son remboursement. « Le problème n’est pas de s’endetter car on ne peut se passer de la dette. Plutôt, il faut organiser comment gérer la dette contractée pour qu’elle génère des gains » précise -t-il.
Supporter le poids de la dette par les acteurs économiques
Le poids des intérêts limite l’action publique. « Les prévisions budgétaires annuelles pour le remboursement des intérêts de la dette publique burundaise s’élèvent environ à cinquante milliards de francs burundais », martèle Mr Ndikumana. Ce dernier appelle aux acteurs économiques nationaux de s’intéresser au remboursement des dettes du pays.
Le rapport du comité de politiques monétaires de la banque centrale a révélé au mois de février de l’année en cours, que la dette externe et interne du Burundi totalise trois mille sept cent quatre-vingt-dix (3790) milliards de nos francs qui représente à peu près 60% des recettes nationales.