De nombreux marchés en mairie de Bujumbura sont confrontés à un problème récurrent d’approvisionnement en eau potable, rendant difficile le bon fonctionnement des activités commerciales. Le marché de Kamenge, par exemple, ne reçoit qu’une goutte d’eau par mois, à peine et celui de Musaga se trouve alimenté uniquement en soirée, après que les ménages environnants ont cessé d’utiliser l’eau. Malgré les interventions de la Regideso, les solutions tardent à se concrétiser. Face à cette situation critique, le maire de la ville envisage des mesures d’urgence, notamment l’utilisation de l’eau de forage.
Le contrôleur des marchés en mairie de Bujumbura, Fabien Mpuha, affirme que, lors des descentes déjà effectuées, il a été constaté que différents marchés sont confrontés à un manque d’eau potable. Il donne l’exemple du marché de Kamenge. “Si vous regardez, je peux même vous donner l’exemple du marché de Kamenge ; une goutte d’eau du robinet ne tombe qu’une fois par mois, à peine.”
Abondant dans le même sens, la responsable du marché de Musaga, Noella Nkeshimana, signale qu’à peine l’eau du robinet est disponible durant les heures avancées de la soirée, lorsque les ménages environnants ont tous déjà cessé d’utiliser l’eau du robinet. Elle ajoute même qu’une panne a déjà été signalée, mais qu’elle n’a jamais été réparée à ce jour.
“Les agents de la Regideso sont venus pour réparer, car il y a un endroit où nous avons effectué une installation au niveau du portail. Cet endroit connaît de l’eau stagnante et est déjà bouché. Ils n’ont pas pu pénétrer pour réparer la panne, ce qui fait que nous sommes alimentés seulement durant les heures de la soirée, quand tout le monde a cessé d’utiliser l’eau du robinet. Au marché de Musaga, nous avons vraiment un réel problème d’eau potable, alors que les commerçants ont besoin d’entretenir leurs légumes d’amarante”, ajoute-t-elle.
Le conseiller chargé de la sécurité au cabinet du maire de la ville, Jimmy Ndayizeye, reconnaît que cette question de l’eau potable de la Regideso est connue depuis un certain temps, mais que malgré les différentes promesses faites par la Regideso, rien n’a été fait. “Nous avons demandé à maintes reprises à la Regideso avec insistance, mais ils nous ont indiqué que le problème venait de la mauvaise foi de ne pas alimenter ces marchés, et que la vraie question est le faible débit, ce qui est une situation presque généralisée en mairie. Ils nous ont promis qu’une source d’eau est en cours d’aménagement à Mageyo, et que c’est de là que viendra la solution.”
Cette situation alerte le maire de la ville de Bujumbura, Jimmy Hatungima, qui parle d’une situation urgente nécessitant une solution. Il propose donc un plan B, consistant à recourir, en attendant, à l’eau de forage. “Nous ne pouvons pas admettre qu’un marché fonctionne du 1er au 31 sans eau potable, car l’eau, on peut ne pas la boire, mais cela reste un besoin vital, que ce soit pour le lavage des ustensiles de cuisine, pour les restaurants, les toilettes ou même pour ceux qui prennent des douches. Je pense qu’il est urgent que nous prenions cette question très au sérieux. Préparez-moi un plan B pour voir ce que l’on peut faire, sinon il faudra utiliser l’eau de forage, même si d’autres le font.”
Même si la situation est ainsi dans différents marchés, le commissaire du marché de Ngagara indique qu’il n’a pas de problèmes d’eau potable et propose plutôt une stratégie pour motiver les gens à venir nombreux occuper les stands dans ce marché du nord de la capitale économique, Bujumbura.