La pollution de l’air, responsable de 7 à 9 millions de décès chaque année selon l’OMS, reste un danger invisible mais omniprésent. Au Burundi, ce fléau est aggravé par les fumées des cuisines traditionnelles, l’usage de combustibles nocifs et l’absence d’outils de prévention adaptés. Face à ce constat, l’association L’Air et Moi Burundi a officiellement vu le jour le 22 septembre 2026. Soutenue par la Fédération L’Air et Moi en France, elle ambitionne de sensibiliser, d’éduquer et d’impliquer tous les citoyens pour faire de la qualité de l’air une priorité nationale de santé publique et un droit fondamental.
Respirer est le geste le plus naturel au monde, mais aussi l’un des plus exposés aux dangers invisibles. Chaque être humain inhale en moyenne 15 000 litres d’air par jour. Or, selon l’Organisation mondiale de la santé, la pollution atmosphérique cause entre 7 et 9 millions de décès annuels.
Le Burundi n’est pas épargné. Ici, la situation est aggravée par plusieurs facteurs : les fumées issues des cuisines traditionnelles, l’utilisation de combustibles nocifs et l’absence de dispositifs de prévention adaptés. « La pollution de l’air constitue une aberration sanitaire : elle tue massivement et fragilise les générations futures », a rappelé Victor Hugo Espinosa, président de la Fédération L’Air et Moi basée en France, partenaire du projet.
Sur le plan mondial, les chiffres donnent le vertige : en 150 ans, le nombre de véhicules est passé de 20 000 à 1,4 milliard, tandis que la concentration de CO₂ a bondi de 200 ppm à plus de 420 ppm. Ces transformations bouleversent la santé humaine et menacent l’équilibre climatique.
Un besoin criant de mobilisation au Burundi
Au Burundi, la problématique de la qualité de l’air reste encore trop peu connue du grand public. Le pays souffre d’un manque d’outils de mesure fiables et d’une absence de politiques spécifiques pour encadrer et réduire la pollution atmosphérique.
C’est ce constat alarmant qui a motivé la création de L’Air et Moi Burundi. Pour Évariste Bukeyeneza, son président, il s’agit non seulement de lancer une association, mais surtout un véritable mouvement citoyen. « L’air est invisible, silencieux, mais vital. Trop souvent négligée, la pollution de l’air menace notre santé et notre avenir. Avec cette initiative, nous voulons inscrire la qualité de l’air comme une priorité de santé publique et un droit fondamental pour tous », a-t-il déclaré.
Des perspectives claires et ambitieuses
L’association ne veut pas se limiter à un plaidoyer, mais développer des actions concrètes. Son plan d’action repose sur quatre piliers : sensibiliser, éduquer, innover et mobiliser.
Des programmes pédagogiques adaptés au contexte local seront développés, notamment pour les écoles. Ateliers, formations interactives et activités pratiques permettront aux jeunes générations de comprendre l’importance d’un air sain et de devenir des acteurs de changement.
L’association prévoit la création d’un laboratoire local de mesure de la qualité de l’air et la distribution de micro-capteurs open source. Chaque école pourrait ainsi être dotée d’un capteur, permettant d’établir une cartographie nationale de la pollution atmosphérique. Ces capteurs, d’une valeur d’environ 750 à 800 euros chacun, représentent un investissement stratégique pour la prévention sanitaire.
Former et accompagner
Au-delà des jeunes, le projet inclura une formation des enseignants, des cadres et des élus sur les politiques publiques environnementales. Un centre d’information et de formation, financé localement mais ouvert aux partenariats internationaux, devrait voir le jour.
Les citoyens et associations locales seront associés activement au projet, dans une dynamique participative. L’association envisage également de préparer la participation du Burundi à la COP30, afin de porter la voix des pays vulnérables et d’obtenir des financements spécifiques pour la lutte contre la pollution de l’air.
Une vision pour l’avenir
En lançant officiellement L’Air et Moi Burundi, ses initiateurs ne posent pas seulement la première pierre d’une association, mais celle d’une mobilisation citoyenne durable. Leur ambition est claire : faire du Burundi un exemple en Afrique de la défense de la qualité de l’air, en conjuguant santé publique, éducation et innovation.
« Ensemble, faisons du Burundi un modèle de mobilisation citoyenne pour un air plus pur, une santé meilleure et un avenir durable », a conclu Évariste Bukeyeneza, sous les applaudissements d’un public convaincu que le combat pour un air sain est aussi un combat pour la vie.