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Burundi : L’avidité, un obstacle au développement

L’avidité de certains burundais empêche le développement du pays et la lutte contre la pauvreté, selon des anciens chefs d’État burundais. L’actuel numéro un qualifie d’ennemi du pays ceux qui outrepassent la loi. Ces anciens chefs d’État appellent à la lutte contre la corruption, à une bonne éducation de la jeunesse, mais aussi au redressement de certains cadres de l’État pour une mise en application effective de la vision de développement du pays.

Selon les anciens chefs d’État burundais, ce qui empêche la lutte contre la pauvreté, ce sont les actions de certains individus. L’ancien président Sylvestre Ntibantunganya s’interroge : « Celui qui prend des milliards et des milliards et les entrepose dans sa maison aime-t-il vraiment son pays ? ». Domitien Ndayizeye, ancien chef d’État, abonde dans le même sens : « Certaines personnes sont avides de possessions de choses et d’argent. Nous pourrions nous demander : est-ce que la personne va tout emporter dans la tombe ? Ce genre de personnes existe. »

Mais l’actuel numéro un, Evariste Ndayishimiye, estime que celui qui passe outre la loi est un ennemi du pays. « L’ennemi du pays, c’est tout individu qui passe outre la loi. Par exemple, si tu te présentes au service et que tu rentres sans rien avoir accompli, tu as pillé le pays, tu es l’ennemi du pays, c’est ce genre de personnes auxquelles nous faisons face ».

Lutte contre la corruption et réformes des cadres étatiques

Domitien Ndayizeye, toutefois, appelle à la lutte contre la corruption pour juguler la pauvreté : « Nous ne devrions pas accueillir les investisseurs en leur demandant des pots-de-vin. Nous devons les accueillir chaleureusement, écouter leurs doléances et non leur demander des pots-de-vin, car il y en a ceux qui viennent et retournent chez eux à cause de la corruption. Cela existe, et il faut dire non, et non. »

Quant à Sylvestre Ntibantunganya, il faut changer l’état d’esprit des autorités administratives : « Pour la mise en application effective de la vision, l’urgence est de ramener l’ordre parmi les différents organes du pays, qu’ils sachent qu’ils viennent servir leur pays et non leurs propres intérêts. Certains ont en tête un enrichissement personnel. Tu n’es pas nommé pour t’enrichir. Il faut changer leur état d’esprit d’abord. Ensuite, il est nécessaire de bien éduquer la jeunesse, afin que lors de la passation de pouvoir de notre génération à celle de la jeunesse, nous sachions comment transmettre l’héritage de notre génération à la leur, et les préparer pour une application effective de la vision. »

Pour arriver au développement du pays, le président Evariste Ndayishimiye propose cinq piliers sur lesquels s’appuyer : la paix, la bonne gouvernance, l’équité sociale, l’environnement et les relations.

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