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Burundi : Les pertes de l’armée en RDC, une situation confuse

Le commandement de la force de défense nationale du Burundi a balayé du revers de la main, en conférence de presse animée ce jeudi à l’état-major général, toute information faisant état d’une situation alarmante du côté des militaires burundais en mission de rétablissement de la paix en République démocratique du Congo. Le porte-parole de l’armée parle des informations et images manipulées, mais s’est gardé de tout commentaire sur les chiffres réels des militaires péris sur le champ de bataille. Le général de brigade Gaspard Baratuza a également nourri l’espoir sur la récente notification de l’Union africaine relative à l’exclusion du Burundi à la nouvelle mission d’appui et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM).

Sous une tonne de colère, le porte-parole de l’armée a dans cette conférence de presse rejeté sans ambages les allégations selon lesquelles les militaires burundais ont été tués ou capturés ces derniers jours en grand nombre par les rebelles du M23, en République Démocratique du Congo. Il parle des informations « propagandistes, manipulées » et des hôtels de messages de haine et de dénigrement aux « vaillants soldats » Burundais.
Les effectifs des pertes en vies humaines et matérielles enregistrées par la force de défense nationale du Burundi en RDC rapportés sur les réseaux sociaux sur ne sont que, selon le Gén-Bde Gaspard Baratuza, des effectifs fallacieux, inventés et montés de toutes pièces en vue de démoraliser ces troupes en mission et celles qui y seront déployées demain.
« La gestion de la question au Congo est tout à fait normale. Il n’y a pas eu de pertes, comme on l’a vu sur les réseaux sociaux. Ce sont des images fabriquées ici et là. Ces messages circulent pourtant très facilement et rapidement via même des téléphones, comme quoi nos troupes périssent en grand nombre mais c’est faux et archi-faux. Les images faisant état de morts rentrent dans le même cadre. La situation de nos troupes est plutôt normale. Nos militaires opèrent professionnellement, leurs prestations sont saluées par la population bénéficiaire, en témoignent les congolais qui vaquent quotidiennement à leurs activités sans aucune crainte », martèle ce haut gradé de l’armée nationale, avant de parler des personnes arrêtées et montrées déguisées en tenues. militaire des burundais alors qu’ils ne le sont pas.
« Il y a ceux qui parlent de plus de 400 de nos soldats tués ou capturés, mais certains de ces hommes ne sont pas reconnus comme Burundais. Sinon, je reconnaitrais leur identité, parce que nous avons des bases de données bien sécurisées à tel point que nous identifions même ceux en retraite. Mais pourquoi se fier des réseaux qui rapportent des faits que le commandement burundais à l’est de la RDC ne renseigne pas ? On cacherait les militaires tués pour quel motif si chacun a son dernier jour ?» s’est étonné le Général Bratuza.

Les cas de décès, oui, mais pas alarmants

Mr Baratuza reconnaît néanmoins des pertes. Pas de miracles selon lui sur le champ de bataille, il y a toujours des morts. Puisque, at-il dit dans cette conférence : « Les soldats et les ennemis ne se jettent pas de la poudre, c’est le combat. Nous subissons aussi des pertes parce qu’être dans l’armée c’est une volonté. Même si ce serait un mort, nous en regrettons, mais la situation est loin de ce que nous voyons sur les réseaux sociaux. »
Il ajoute que chaque cas de décès est informé à la famille du défunt à travers un canal officiel et que les honneurs militaires se font chaque fois le jour d’inhumation. Il s’est toutefois gardé de tout commentaire quant aux effectifs des militaires péris depuis le début de la mission mais également à la situation de vie misérable que mène ces militaires burundais en RDC.
En tout état de cause, la force de défense nationale du Burundi réitère son engagement à restaurer la paix et la stabilité avec « professionnalisme » partout où elle sera prêt à intervenir et rappelle à ses unités de ne pas prêter oreille aux « détracteurs », « manipulateurs » des réseaux sociaux, que le seul canal de communication militaire reste la hiérarchie dans le commandement.

Espoir pour l’AUSSOM

Répondant à la question des contingents burundais qui risquent de perdre la chance à la nouvelle mission d’appui et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM) comme déjà notifié au Burundi, un des pays contributeurs des troupes , le porte-parole de l’armée à nourri l’espoir. Il a précisé que l’Union Africaine ne s’est jusqu’ici prononcée sur la décision finale. Le Général de Brigade Gaspard Baratuza a tout simplement mentionné que le Burundi est sur la voie de négociation afin qu’il puisse quand même voir le nombre de troupes à déployer augmenté. « Dès le 1er janvier cette année, ce changement à eu lieu, l’Union Africaine a demandé aux pays contributeurs de troupes de contribuer encore une fois dans la nouvelle mission comme elle a signé un mémorandum avec ces pays. Le Burundi a vraisemblablement signifié à l’Union Africaine sa position de pouvoir contribuer à la hauteur au moins de deux bataillons (deux mille soldats) d’infanterie et deux unités d’aviation. La lettre a été envoyée à qui de droit », renseigne le porte-parole de l’armée.
Il a ajouté que des pourparlers avec les autorités somaliennes en ce qui concerne le nombre de troupes à déployer, et qu’une commission est venue au Burundi pour discuter avec le commandement de la force de défense nationale. En tout état de cause, l’armée burundaise est catégorique : « Le minimum à contribuer c’est de deux bataillons d’infanterie et deux unités d’aviation, ce qui a été conclu même si la suggestion de la Somalie a toujours été que le Burundi peut fournir un bataillon uniquement, chose impossible, on connaît le terrain, on ne peut pas », a répondu le Général de Brigade
Et de rassurer qu’il n’y a pas raison de s’inquiéter tant : l’UA n ‘a pas encore répondu à la requête, tout en fustigeant ce qu’il qualifie des « on-dit » comme quoi les Nations unies auraient retiré le Burundi de la mission alors que le rôle des Nations unies n’est que celui d’autoriser la mission, choisi qui a été fait. Mais, souligne Baratuza : « moins d’un bataillon on ne participera pas, on connaît ce qu’on va faire, sinon les militaires nous en avons, le matériel de même. »
Quelle que soit la situation confuse pour les militaires burundais déployés pour restaurer la paix et la stabilité dans le cadre bilatéral à l’Est de la République Démocratique du Congo, le commandement de la force nationale de sécurité note une performance sans égale à leur égard comme c’est le cas dans d’autres pays à l’instar de la Somalie et de la République Centrafricaine. Son porte-parole a fait savoir qu’ils ont considérablement réduit l’insécurité là-bas et le Burundi en profite réellement en termes d’avantages tirés dans la coopération bilatérale entre les deux pays voisins, ce qui a d’ailleurs fait selon lui qu’«aucun incident à terme sécuritaire ne se soit produit au niveau des frontières comme sur la route nationale numéro 5 Bujumbura-Cibitoke en fin 2024.»

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