À Gakungwe, zone Ramba de la commune Mugere, les habitants connaissent l’importance de bouillir l’eau pour se protéger du choléra, mais le coût du charbon et l’ignorance sur l’usage de produits purificateurs comme le chlore ou l’Aquatab limitent la prévention. Ils réclament soutien, sensibilisation et accès aux médicaments pour assurer leur santé.
Les habitants de la colline Gakungwe, dans la zone Ramba de la commune Mugere (province Bujumbura), connaissent l’importance de bouillir l’eau de rivière avant consommation pour prévenir les maladies d’origine hydrique, notamment le choléra. Cependant, beaucoup déclarent que cette pratique reste difficile en raison du coût élevé du charbon de bois.
« Nous savons qu’avant de boire l’eau de la rivière Mugere, il faut la bouillir. Mais peu de personnes le font à cause du prix du charbon », explique Elisa Berahino, une jeune femme résidente de Gakungwe. Yollande Emerusabe renchérit : « Nous savons qu’il faut bouillir l’eau, mais ce n’est pas toujours possible pour tout le monde. »
Si la pratique de bouillir l’eau est connue, les habitants ignorent encore l’usage des produits purificateurs tels que le chlore ou l’Aquatab. « Nous ne savons pas comment utiliser ces médicaments pour purifier l’eau. Une distribution accompagnée de sensibilisation serait très utile », plaide Elisa.
Les autorités locales confirment ces difficultés. Ferdinand Nimubona, administrateur local, indique : « Nous allons organiser des séances de sensibilisation sur l’importance de consommer de l’eau bouillie. Concernant les produits pour purifier l’eau, nous en référerons à nos supérieurs. » Il rappelle également que « payer 1000 francs burundais pour le charbon est un petit prix comparé à la vie d’une personne ».
Cette situation a été récemment rappelée par le Dr Liliane Nkengurutse, médecin-directeur du Centre des Opérations d’Urgence de Santé Publique (COUSP) au ministère de la Santé. Elle souligne que la prévention du choléra commence par l’action des autorités locales et la mobilisation de tous les secteurs concernés. Avec le nouveau découpage administratif, les communes disposent de plusieurs départements qui peuvent travailler ensemble pour limiter l’épidémie.
Depuis 2023, le Burundi est confronté à des épidémies de choléra. Selon le COUSP, 1012 personnes ont été touchées entre janvier et le 18 septembre 2025. Les communes les plus affectées sont Cibitoke et Ntahangwa. Face à cette situation, les habitants de Gakungwe demandent non seulement plus de sensibilisation, mais aussi la mise à disposition de produits purificateurs d’eau et des moyens pour réduire la charge financière liée au charbon.
En attendant, l’administration locale et les services de santé appellent à conjuguer efforts et vigilance afin de prévenir de nouveaux cas et protéger la population contre le choléra.
