Des tambourinaires demandent au gouvernement de procéder à un allègement concernant la réglementation du jeu du tambour au Burundi, en se référant au décret présidentiel de 2017. Les mêmes tambourinaires regrettent de ne plus pouvoir tirer profit de leur métier actuellement, alors que le tambour burundais est inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Le ministère de la Culture, compétent en la matière, appelle les tambourinaires à se conformer à cette loi en attendant sa révision.
Certains responsables de groupes de tambourinaires déplorent de ne plus pouvoir tirer profit de leur métier. Ces tambourinaires remettent en question le décret présidentiel de 2017, qui exige une autorisation et un paiement pour toute troupe de tambourinaires voulant se produire en dehors des cérémonies officielles. “Il faut tout mettre en œuvre pour que les tambourinaires participant à un événement puissent être rémunérés, que ce soit 50 mille ou toute autre somme raisonnable.”
Les mêmes tambourinaires font part des difficultés qu’ils rencontrent lorsqu’ils représentent le pays lors d’événements internationaux, notamment le défi de transporter tous les tambours, ce qui influe également sur la qualité de leur performance. “Nous devons nous contraindre à ce que, lorsque qu’un groupe quitte le pays, il puisse franchir la frontière avec l’intégralité des tambours conventionnels requis. Comme c’est le cas avec le poids à ne pas dépasser à l’aéroport de Bujumbura. Car le risque est que les tambours produisent le même son si nous ne prenons que les petits tambours.” Ces tambourinaires demandent donc au gouvernement de s’impliquer afin que lors de ces déplacements, la troupe puisse disposer de tous ses tambours, et suggèrent également que ces instruments soient conservés dans les ambassades ou les consulats pour éviter des dépenses supplémentaires.
Le ministre de la Culture, Gervais Abayeho, souligne qu’aucun ministre n’a le droit d’apporter des modifications à un décret présidentiel déjà signé, mais il assure néanmoins que la loi est sujette à des évolutions, tout en précisant que cette loi demeure en vigueur actuellement. “Aucun ministre n’a le droit d’outrepasser le décret présidentiel. Ce que je peux dire, c’est qu’au moment où le tambour a été inscrit comme patrimoine de l’UNESCO, il était même interdit de le jouer ailleurs que lors d’événements spécifiques, en raison d’abus constatés. Mais la loi est sujette à évolution même si elle reste en vigueur.” Le ministre de la Culture souligne également qu’il est toujours possible de conserver ces tambours dans les représentations diplomatiques du Burundi, citant l’exemple des tambours présents à l’ambassade du Burundi en Tanzanie.
Il convient de noter que le tambour burundais est inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2014. Depuis 2017, le Burundi a mis en place un décret présidentiel régulant l’exploitation du tambour au niveau national et international.