Une vive tension a éclaté ce mercredi 10 décembre 2025 vers la matinée à l’hôpital Roi Khaled de Bujumbura, après que la famille d’un nouveau-né décédé a constaté la disparition du corps dans la morgue de l’établissement. La scène a attiré des dizaines de personnes, choquées et indignées par cet incident qualifié d’« inédit » par les proches.
Vers 11 h, plusieurs groupes de personnes frustrées se trouvaient déjà autour de la morgue. Selon leurs témoignages, ils accompagnaient une famille venue récupérer le corps d’un nouveau-né décédé le week-end dernier.
À leur grande surprise, le corps n’a pas pu être retrouvé à la morgue où il avait pourtant été déposé.
« Nous sommes venus pour les funérailles, mais on nous dit que le corps a disparu », confie un proche, encore sous le choc.
Aux alentours de midi, la tension est montée d’un cran lorsque six policiers ont encerclé trois employés de l’hôpital.
C’est alors qu’une femme est sortie en hurlant d’un véhicule stationné à proximité :
« Qu’on me donne au moins une partie du corps de mon enfant pour que je puisse l’enterrer dignement ! », a-t-elle crié avant de s’effondrer en larmes.
La femme a été identifiée comme Aline Ndayikeza, habitante de la zone Kinama et mère du nouveau-né disparu. Son mari, bouleversé, est resté silencieux.
La scène a suscité une grande émotion. Plusieurs femmes présentes ont fondu en larmes en tentant de réconforter la mère éplorée.
Les proches dénoncent un incident « inexplicable et inacceptable ».
Certains vont plus loin, craignant que le corps puisse avoir été détourné à des fins de sorcellerie, une hypothèse relayée par des témoins interrogés sur place.
Des habitants présents estiment que cet incident révèle de graves failles dans la gestion de la morgue.
« Comment un corps peut-il disparaître alors qu’il est dans une morgue ? Nous demandons que la vérité soit établie », a déclaré un témoin.
Contactée à plusieurs reprises, la direction de l’hôpital Roi Khaled n’a pas donné suite.
La police, qui a procédé à l’interpellation de trois employés, affirme qu’une enquête est en cours pour éclaircir les circonstances de cette disparition.
Ce n’est pas la première fois que l’hôpital Roi Khaled est au centre d’une polémique. Le 28 octobre dernier, deux femmes avaient découvert que leurs nouveau-nés avaient été interchangés par erreur — une confusion révélée après le décès de l’un des nourrissons.
Alors que l’enquête suit son cours, la famille Ndayikeza et les habitants de Bujumbura attendent des explications claires.
La disparition d’un corps dans une morgue publique, un fait extrêmement rare, laisse la communauté dans une profonde incompréhension et relance les questions sur la gestion interne de l’hôpital.

























