À Gatumba, plusieurs familles vivent encore les pieds dans l’eau, dix ans après les premières inondations. Malgré les promesses de relocalisation, elles survivent sous des tentes usées, dans la crainte de voir la saison des pluies aggraver leurs conditions de vie.
C’est l’un des habitants de la zone de Gatumba, âgé de plus de 60 ans, qui témoigne :
« Nous espérions que les eaux se retireraient et que nous pourrions rentrer chez nous. Mais jusqu’à la fin de cette saison sèche, nos maisons sont toujours sous les eaux… »
Actuellement, ces ménages vivent dans des tentes usées. À l’approche de la saison des pluies, les familles redoutent une aggravation de leurs conditions de vie, déjà marquées par la pauvreté et le manque de moyens pour subvenir à leurs besoins.
Des demandes de relocalisation
Ces sinistrés sollicitent leur transfert vers Gateri, un site de l’ancienne commune de Buganda, en province de Cibitoke. Là-bas, d’autres familles déplacées à cause des changements climatiques ont déjà été installées.
Les autorités locales assurent avoir transmis leurs doléances aux instances supérieures. « Nous avons saisi la hiérarchie afin que ces ménages soient déplacés », a confirmé ce samedi Dieudonné Mubanda, chef de zone Gatumba.
Des promesses encore en suspens
En avril 2024, le gouvernement avait décidé de délocaliser les familles affectées par les inondations de Gatumba depuis 2015, pour les installer en dehors de la plaine. Dans un premier temps, elles avaient été transférées à Matyazo, dans l’ancienne commune de Mubimbi, province de Bujumbura.
Quelques mois plus tard, en décembre de la même année, la direction chargée de la gestion des catastrophes naturelles annonçait que plus de 2 000 ménages étaient en cours de transfert vers le site de Gateri. Mais, à ce jour, beaucoup de familles attendent toujours.
Témoignages poignants
Un sinistré explique :
« Jusqu’à aujourd’hui, nos parcelles sont toujours inondées. Nous n’avons plus d’espoir que le niveau des eaux baisse. Dans certaines localités, il n’y a plus d’inondations. Mais chez nous, le niveau de l’eau est resté le même, il n’a jamais diminué. »
Un autre ajoute :
« Là où nous pourrions aller, ce sont toujours des zones inondées. Nous allons donc rester ici. Chaque fois qu’il pleut, nous restons recroquevillés comme des oiseaux sur les arbres. Nous y sommes déjà habitués. »