Des éducateurs s’inquiètent du faible niveau du français dans certaines écoles alors que c’est la langue d’enseignement. Les directions d’écoles sont conscientes de la gravité de la situation, et ont déjà commencé à prendre des initiatives pour essayer de relever ce défi.
A côté du kirundi, du swahili et de l’anglais, le français reste largement la langue d’enseignement au Burundi. Cependant, certains enseignants déplorent que la plupart des élèves quittent le cycle fondamental avec un niveau de français très bas qu’ils ne parviennent pas à comprendre les explications données en classe. Les enseignants de français du Lycée de Kayanza se plaignent que « le niveau de français observé chez les apprenants nécessite un renforcement de capacités », a expliqué G.R. Les enseignants de Gitega abondent dans ce sens et justifient cette baisse de la qualité de la langue française par le fait que « dans certaines sections, le cours de français dispose d’un faible volume horaire, en raison d’une séance de quarante-cinq minutes par semaine ». Les mêmes éducateurs soulignent que ce temps imparti à cette langue influe sur sa qualité ainsi que sur la productivité au niveau des résultats.
Des mesures de renforcement s’avèrent nécessaires
Pour relever le niveau, certains établissements ont déjà opté pour stratégies l’utilisation du français comme moyen d’expression courante pour les apprenants ainsi que les enseignants. « Aucun élève n’est autorisé à parler le kirundi lorsqu’il demande un service dans les bureaux de l’école. » précise Juvénal Mbonihankuye directeur du Lycée Kayanza. « Toujours dans le but de renforcer le niveau de cette langue, il a été convenu de créer des séances de renforcement en dehors des heures de cours, les après-midis et les week-ends », martèle Juvénal Mbonihankuye. Les élèves sont appelés à lire des romans français dont ils présentent les résumés à leurs professeurs de français. Ces élèves jouent aux pièces de théâtre et présentent des productions poétiques. C’est un des meilleurs moyens de renforcer leurs capacités.
Le conseiller pédagogique à la direction provinciale de l’enseignement à Kayanza Dismas Nduwimana, salue les mesures prises par le lycée de Kayanza pour relever le niveau de la langue française et invite les autres établissements scolaires de la province de lui emboîter le pas afin que ces écoles puissent relever ce défi.
« La langue française reste incontournable et constitue une clé pour accéder à différents secteurs de la vie nationale car c’est une langue officielle au Burundi », fait savoir Jean Bosco Nduwimana, professeur de français à l’université.