Un groupe de tambourinaires de Gishora en province de Gitega déplorent ce qu’ils qualifient d’injustice après qu’ils se sont vus refusés d’accompagner le chef de l’État dans son déplacement aux Emirats arabes Unis, où il participe dans une exposition universelle dans la ville de Doubaï. Ils réclament tout au moins le remboursement des dépenses utilisées pour les préparatifs.
Ces tambourinaires originaires de Gishora précisent avoir reçu un message selon lequel ils devraient accompagner le chef de l’État aux Emirats Arabes Unis dans la ville de Doubaï dans une exposition dans une exposition universelle. Un de leur responsable déplore avoir utilisé les moyens propres du groupe lors des préparatifs, notamment en payant les frais de séjour à Bujumbura, les déplacements et les passeports. « Nous venons de passer des jours à Bujumbura où on se préparait pour participer à l’exposition de Doubaï comme le ministère nous avait annoncé que nous étions choisis pour y accompagner le chef de l’État »
Alors que le voyage était prévu ce lundi, ces tambourinaires précisent avoir été surpris par le message reçu leur annonçant qu’un autre groupe allait les remplacer.
Ces tambourinaires soulignent que ce qui leur est arrivé, ne s’est pas produit pour la première fois, et que cette situation est de nature à décourager les tambourinaires alors que le tambour burundais est inscrit comme patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Ces tambourinaires de Gishora réclament alors le remboursement de tous les frais utilisés lors des préparatifs et proposent la bonne gestion des sorties quand il y a un groupe qui représente le pays. « Personne n’est venue vers nous pour nous accompagner dans le processus d’acquisition des documents, sauf qu’il était mentionné sur notre ordre de mission que c’est le chef de l’État qui avait sollicité notre présence dans cette exposition universelle de Doubaï »
Ces tambourinaires ont été accueillis en audience par le ministre ayant la culture dans ses attributions Ezéchiel Nibigira qui leur a promis de suivre de près le dossier, quitte à ce qu’ils obtiennent gain de cause d’autant plus que le groupe qui a accompagné le président aurait été désigné au niveau du ministère en charge du commerce.
L’historien Emile Mworoha précise que le tambour burundais inscrit au patrimoine culturel Immatériel de l’UNESCO depuis 2014, ne devrait en aucun cas constituer une source de conflit ou de de contestation stérile et d’ajouter « le tambour ne doit non plus porter un caractère mercantile que culturel. ». Le professeur Emile Mworoha propose alors aux autorités publiques à la règlementation de ce secteur, au moment où des groupes de tambourinaires se multiplient progressivement.