Des cas de concubinage se remarquent encore en commune Kayogoro, en province de Makamba. Une situation que l’on considère comme la résultante de l’ivresse chez les conjoints. Des femmes résidant dans cette commune demandent l’application de sanctions sévères, en se référant au Code de la personne et de la famille. L’administration provinciale de Makamba promet de poursuivre les sensibilisations pour en finir avec ce phénomène.
Les habitants de la commune de Kayogoro, en province de Makamba, déplorent que des cas de concubinage persistent, que l’auteur soit un homme ou une femme.
« Les hommes se marient alors qu’ils n’ont pas une bonne situation financière. Lorsqu’ils deviennent riches, la plupart prennent des concubines. Ici, à Kayogoro, même les femmes agissent de la même manière lorsque leurs maris sont pauvres. Elles s’attachent à des hommes riches et vont en Tanzanie. Lorsque la situation change, elles reviennent dans leur foyer.»précise I.M.
Ils indiquent ce qu’ils pensent être à l’origine de cette situation. « L’origine est une méconnaissance. Ils ne connaissent pas la valeur d’un foyer et ne sont pas reconnaissants envers les dons de Dieu. Lorsque vous vous mariez, des vœux sont formulés, mais certains les jettent aux oubliettes. C’est une mauvaise habitude. Si tu étais pauvre, tu penses que ta concubine te donnerait la ration. » insiste O.P.
Des femmes victimes de concubinage soulignent que leurs droits sont bafoués et qu’elles n’ont même pas accès aux récoltes de ce qu’elles ont semé. « Même si elles signalent le cas aux autorités administratives, qui leur prodiguent des conseils, cela se fait parfois en vain. La femme prend alors la décision de stocker ailleurs les récoltes pour éviter qu’elle en soit dépossédée. » souligne O.L.
Certaines femmes proposent ce qui pourrait être fait pour couper court à ce phénomène. « Je leur conseillerais d’abandonner cette habitude, car lorsque des individus se mettent en couple, c’est par l’action divine. Qu’ils sachent que tant qu’il y aura des mésententes, il n’y aura pas de développement possible. Je les appellerai à avoir une bonne entente afin qu’ils puissent bien élever leurs enfants. » note T.U.
C’est au moment où cela affecte les enfants. « Nous demandons que lorsque les droits sont bafoués, les autorités administratives sanctionnent l’auteur, pourquoi pas l’emprisonner, et qu’on leur prodigue des conseils. » demande M.N.
Le conseiller du gouverneur de la province de Makamba, chargé des affaires sociales, Prosper Bizimana, reconnaît les faits mais souligne que des sensibilisations se poursuivent pour lutter contre ce phénomène.
« Dans la province de Makamba, lorsqu’un homme prend une concubine et que les autorités en sont avisées, l’homme est sanctionné. Des cas de concubinage persistent. Tu sanctionnes un tel, et lorsqu’un nouvel arrivant s’installe dans la région, il peut arriver qu’il fasse la même chose. Mais nous poursuivons la lutte et les cas ont sensiblement diminué, sauf pour certains individus qui prennent des concubines ailleurs. Nous continuons donc le combat et sanctionnons ceux qui font la sourde oreille. » martèle Prosper Bizimana
Ce conseiller ajoute que le concubinage se manifeste surtout pour les couples vivant en union libre et conseille aux hommes et aux femmes de se marier légalement.
