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Kayogoro : l’usage des contraceptifs progresse malgré les réticences

Face à une démographie galopante, de plus en plus d’habitants de la commune de Kayogoro, en province de Makamba, adoptent les méthodes contraceptives. Cependant, leur utilisation reste encore limitée en raison de certaines croyances et préjugés. Malgré ces défis, les sensibilisations se poursuivent pour encourager l’espacement des naissances et améliorer les conditions de vie des familles.

Les habitants de la commune de Kayogoro, en province de Makamba, affirment utiliser des méthodes contraceptives. “Nous les utilisons”, affirme Alexa Ndayihimbaze, de la colline Kibimba. Denis Harera renchérit : “Ici, les gens commencent à y adhérer.”

Cependant, Elyphase Nyandwi, un agent de santé communautaire, souligne certains défis liés à l’utilisation de ces méthodes. Le taux d’utilisation est encore faible en raison de plusieurs obstacles, notamment les croyances qui empêchent certaines personnes d’y adhérer. Mais petit à petit, les mentalités évoluent. Nous procurons ces méthodes directement dans la communauté, ce qui est d’ailleurs préféré par les habitants par rapport aux structures de soins. Malheureusement, les préjugés donnent une mauvaise réputation aux contraceptifs. C’est de l’ignorance.”, martèle-t-il.

Néanmoins, ces habitants reconnaissent que l’utilisation des méthodes contraceptives apporte une véritable plus-value aux ménages. “Lorsqu’une femme espace les naissances, elle préserve sa santé et les enfants grandissent en bonne condition, car il n’y a pas de naissances trop rapprochées.”, explique Denis Harera, habitant de la colline Kabizi.

Le non-recours à ces méthodes entraîne toutefois des conséquences. “Si les naissances ne sont pas espacées, il devient difficile de se consacrer aux activités de développement du ménage, car on est sans cesse préoccupé par l’éducation d’un enfant alors qu’un autre est déjà en route. Sans espacement des naissances, on n’a plus de temps libre pour d’autres activités.”, précise Alexa Ndayihimbaze, de la colline Kibimba.

Prosper Bizimana, conseiller du gouverneur de la province de Makamba en charge des affaires sociales, reconnaît que la province connaît une démographie galopante. Même s’il ne fournit pas de données précises, il affirme que des sensibilisations sont en cours.

“Nous essayons de faire face à cette démographie galopante, car le taux de natalité reste élevé. Nous poursuivons les sensibilisations en encourageant les couples à espacer les naissances en tenant compte de leur mode de vie actuel. L’objectif est que les enfants puissent grandir dans de bonnes conditions, avec les moyens de leurs parents. Nous constatons que certaines personnes commencent à adhérer, mais il reste encore une part non négligeable de la population qui n’a pas compris l’importance de la planification familiale. C’est pourquoi nous ciblons particulièrement les couples, car, dans certains cas, ce sont les maris qui constituent un frein.”

En 2017, l’indice de fécondité au Burundi était de 5,5 enfants par femme. En 2016-2017, le taux de prévalence des méthodes contraceptives modernes était de 23 %, selon un rapport de l’Organisation des Nations unies pour les femmes.

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