La coalition Burundi Bwa Bose dénonce l’intimidation de ses membres inscrits sur les listes électorales, sous la menace de violence s’ils ne démissionnent pas ou ne changent de formation politique. Le porte-parole de la CENI et le chef de l’Etat ont tous deux réaffirmé leur engagement à garantir des élections libres, transparentes et respectueuses des droits politiques des citoyens.
« Tous ceux qui avaient été placés sur les listes électorales, certains d’entre eux sont actuellement intimidés, sous prétexte qu’ils risquent leur vie s’ils ne démissionnent pas de la coalition Burundi Bwa Bose. D’autres ont reçu des ordres de se retirer des listes, et certains sont contraints de changer de formation politique pour adhérer au parti au pouvoir. » Ce sont des lamentations de la coalition Burundi Bwa Bose dans la nouvelle province de Gitega, selon le nouveau découpage territorial, au cours d’un point de presse animé ce mercredi 15 janvier 2025.
Cette coalition dit être étonnée que les listes déposées à la Commission Electorale Nationale Indépendante CENI soient divulguées : « C’est très étonnant, d’autant plus que nos listes n’ont jamais été publiées publiquement ni affichées nulle part. Nous regrettons de voir que les listes déposées à la CENI ont été divulguées, ce qui est contraire à la loi. Elles ont été divulguées jusqu’au niveau des collines, et nous constatons que certaines personnes connaissent déjà les noms de ceux qui figurent sur ces listes, alors qu’elles n’ont jamais été publiées. Jusqu’à présent, nos listes sont tenues secrètes, et ce n’est qu’une fois que nous serons rétablis dans nos droits qu’elles pourront être rendues publiques. »
Le représentant de cette coalition, Daniel Manirakiza, donne même l’exemple de certaines communes où leurs militants sont intimidés : « Tant que ces listes sont supposées être tenues secrètes, nous ne comprenons pas comment, à Karusi, dans la commune élargie de Shombo, plus précisément dans la zone de Gikombe, nos militants inscrits sur les listes peuvent être intimidés. »
Monsieur Daniel Manirakiza souligne que de tels actes sont commis en violation de la loi : « Tout cela va à l’encontre de la constitution et de toutes les législations en vigueur au Burundi, car la constitution et le code électoral garantissent à tout Burundais en âge de voter le droit de se faire élire dans n’importe quel parti ou coalition de son choix. »
Dans un point de presse qu’il avait animé le 3 janvier 2025, le porte-parole de la CENI, François Bizimana, avait rappelé que cette commission reste disposée à travailler dans le strict respect de la loi afin que les élections soient libres, apaisées et transparentes.
Le chef de l’État, Evariste Ndayishimiye, avait lui aussi demandé à tous les acteurs de garantir la liberté pour tout citoyen burundais afin qu’il puisse participer à ces élections en toute liberté, en garantissant les droits et libertés politiques. C’était lors d’une émission publique qu’il a animée en mairie de Bujumbura vers la fin de l’année 2024.