Menacé par la pollution, le lac Tanganyika, véritable trésor naturel de l’Afrique, voit ses eaux et sa biodiversité se dégrader sous l’impact des activités industrielles et des déchets. Alors que les populations riveraines alertent sur les dangers qui pèsent sur ce patrimoine vital, le gouvernement burundais s’engage à protéger cette ressource en signant un accord international majeur sur la conservation des océans.
Dans un endroit communément appelé Ku Mase, dans le quartier industriel de la zone Ngagara, en commune urbaine de Ntahangwa,en mairie de Bujumbura, on observe des plantes qui poussent au bord du lac ainsi que des bouteilles en plastique et des chaussures jetées dans l’eau. Des personnes exerçant leurs activités trouvent que la pollution menace le lac Tanganyika.
« C’est le cas des usines de transformation agroalimentaire qui déversent des eaux usées dans le lac Tanganyika. Si quelqu’un entre en contact avec ces eaux, cela peut fortement affecter sa peau. Cela fait que les poissons qui vivent près des bords du lac s’enfuient par la suite. Les poissons n’habitent pas dans ces eaux acides », raconte Denis Uwiragiye.
Irène Keza ajoute : « Il y a différents pollueurs : les bouteilles en plastique, les chaussures usées, les herbes ainsi que des usines de transformation de peaux qui rejettent des eaux usées dans le lac. Lorsqu’il y a des déchets dans l’eau, les poissons disparaissent, et en revenant de la pêche, les pêcheurs nous disent que les poissons ont pris la poudre d’escampette. »
Alors que le chef de l’État a participé à la troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan à Nice, en France, il a indiqué que le lac Tanganyika est pourtant une richesse pour le continent.
« L’Afrique compte des réserves d’eau douce d’importance vitale, notamment les grands lacs africains comme le lac Tanganyika. Ce lac constitue une véritable mer intérieure, essentielle pour la pêche, le commerce, la biodiversité et la connectivité régionale. Ces lacs représentent des voies de développement et d’intégration », affirme Evariste Ndayishimiye, le numéro un burundais.
Ces citadins plaident pour la protection du lac Tanganyika.
« Je demanderais au gouvernement de veiller à ce que ces industries qui rejettent des eaux usées effectuent au préalable leur traitement, car il existe des produits destinés à diluer et annihiler l’acidité de ces eaux usées déversées dans le lac Tanganyika », requiert Sixte Rukerandanga, un citadin.
« Que les riverains du lac, ou même ceux travaillant dans ces industries, procèdent au ramassage des déchets, et que les industriels traitent ces eaux usées avant de les déverser, afin d’éviter que les poissons ne s’en aillent ailleurs », demande avec insistance Fiona Irakoze.
Le Burundi a signé, le lundi 9 juin 2025, l’accord sur la convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Cet accord porte sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’océan qui s’est tenue dans la ville de Nice, en France, conférence débutée le 9 juin pour prendre fin le 13 juin 2025.