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Le concubinage, un fléau silencieux qui fragilise les familles à Gatumba

À Gatumba, la persistance du concubinage continue de fragiliser les familles. Entre témoignages de femmes abandonnées, inquiétudes pour l’éducation des enfants et appels à la sensibilisation, habitants et autorités locales s’alarment d’un phénomène qui résiste aux campagnes gouvernementales et au cadre légal en vigueur.

Des résidents de la zone Gatumba déplorent la persistance du phénomène de concubinage dans cette localité. Ils soulignent que le concubinage a un impact négatif sur la gestion des biens familiaux ainsi que sur l’éducation des enfants.

Ils expliquent qu’ils jouent un rôle de conseil lorsque de tels cas se produisent, afin de mettre fin à cette pratique. « Quand on a une deuxième femme, il devient difficile de satisfaire les deux sur un pied d’égalité, car les besoins deviennent nombreux. À l’école, on peut demander à un élève d’apporter un cahier alors qu’il n’a même pas mangé ; la situation devient alors compliquée », témoignent-ils.

Solange Bukeyeneza, délaissée par son mari au profit d’une autre femme, raconte sa situation. « On montre à ce couple qu’il a des enfants à s’occuper et qu’il doit plutôt se stabiliser pour les élever. Parfois, nous réussissons, mais parfois aussi nous échouons », explique-t-elle.

Néanmoins, elle reconnaît l’apport de la communauté, qui l’a aidée à sortir de cette situation. « Lorsque mon mari a commencé à gagner beaucoup d’argent, il s’est mis à courir derrière une autre femme, partageant ce qu’il gagnait en deux, ou lui donnant même la totalité. Pendant ce temps, mes enfants et moi sommes restés dépourvus de tout moyen. J’ai un enfant qui va à l’école : il commençait à rater les cours pendant que je cherchais de quoi nourrir mes enfants », témoigne-t-elle.

Les résidents de Gatumba plaident pour davantage de sensibilisation et pour le respect de la loi. « Ils m’ont montré comment saisir la justice. Aujourd’hui, il a changé de comportement. En tout cas, ça va : nous ne manquons plus de ration », confie-t-elle.

Kevin Dusabimana, conseiller du chef de zone Gatumba chargé du développement, confirme l’existence des cas de concubinage. Il précise que des campagnes de sensibilisation se poursuivent. Cette autorité lance également un appel aux femmes. « De notre côté, nous n’avons ménagé aucun effort pour établir le dialogue, et nous continuons. Il ne faut pas se disputer. Nous avons demandé ce dont on nous accuse ; jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont rien dit. J’ai rencontré le président en personne : il a affirmé qu’ils allaient nous fournir ces personnes. Nous attendons toujours », déclare-t-il.

En 2017, le président de la République de l’époque avait lancé une campagne contre le concubinage, visant à contraindre les couples en union libre à se marier et les hommes ayant plus d’une femme à se séparer pour rester avec une seule épouse. Malgré cette initiative, le phénomène persiste. Selon le Code des personnes et de la famille burundais, en son article 103, nul ne peut contracter un nouveau mariage avant la dissolution du précédent.

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